Une lumière dans la pénombre
martin | 27 janvier 2009 | 5:05Au loin on aurait pu croire à un reflet de la grande dame, lumineuse et radieuse pourtant majestueusement cachée par la végétation persistante de ce mois de janvier.
Au loin on ne distinguait d’elle qu’une vague silhouette dans le noir, comme assise au milieu des arbres on aurait pu croire.
Au loin on ne voyait d’elle que le rougeoiement de sa bouche, comme une cheminée de forge extrayant les fumées de la fusion des matériaux.
Au loin cette jeune femme semblait tout droit sortie des contes pour enfants faisant passer pour forme chimérique toute ombre portée dans les bois.
De loin je ne voyais pas grand chose avançant en alternance en appui sur un pied puis sur l’autre, les jambes résonnant l’une après l’autre.
De loin mon regard embrumé par le froid ne me laissait pas distinguer quelconque forme particulière.
De loin il me semblait apercevoir un animal nyctalope dont le regard aiguisé aurait renvoyé les éclairages de la ville et son halo de lumière.
De loin fatigué, ébloui par l’effort, je ne saisissais certainement plus parfaitement les contours des choses.
Trop loin dans l’effort,sûrement je serais allé, si j’avais vécu cela, découvrant cette superbe jeune femme, assise, fumant une cigarette, assise sur ce banc, au milieu de nulle part, dans le noir, dans une telle posture et à cet endroit tellement magique, au milieu des arbres et des haies, devant la Tour Eiffel.
L’ai-je rêvé, l’ai-je vécu seulement l’espace d’un instant ?
Je me souviens l’avoir vue furtivement. Qui était-elle ? Etait-elle seulement réelle ?
Cela doit être Paris. Cela doit forcément être cela, le charme de cette ville si particulière.
Forcément.
Forcément…