Un monde de procrastination

J’ai décidé de lire ce livre après sa reconnaissance par le prix Renaudot. C’est assez inhabituel en fait chez moi. Je ne me laisse pas souvent séduire par les livres primés et préfère me faire mon avis en lisant les avis des critiques sur le net ou dans les magazines tels que “Lire”.

Lors de la sortie, pris dans d’autres lectures, j’avais zappé ce roman et c’est dommage. Pourtant, les magazines culturels et les critiques le mettaient au même niveau que le futur Goncourt de Houellebecq et, étant à ce moment-là en pleine intégrale dudit futur nouveau Goncourt, j’ai décidé de passer à Despentes après sa reconnaissance. J’ai donc laissé l’intégrale Houellebecq sur laquelle je reviendrai d’ailleurs sûrement en cours et donc ai lu ce livre.

Ce qui m’a tout de suite plu dans cet ouvrage, c’est le style et le rythme. C’est tout bonnement décapant.

Le livre relate l’enquête d’une détective privée chargée de retrouver une jeune fille ayant fugué pour des raisons qu’on découvre au fur et à mesure du livre.

Elle est aidée dans sa mission par une détective expérimentée, lesbienne et au caractère très affirmé et méthodes diamétralement opposées aux siennes.

Cette assistance à l’enquête apporte également son lot de joyeuseries puisque l’auteur nous décrit le monde lesbien. Quelques scènes sont d’ailleurs décrites de manière très explicite, voire même limite pornographique. Cela sert le récit mais est un peu étonnant au départ. N’oublions pas (ce que j’avais un peu fait je dois avouer) que Virginie Despentes est l’auteur de “Baise-moi”, livre ayant eu une adaptation cinéma interdite aux moins de 18ans en raison des scènes pornographiques présentes dans le film.

Au travers de l’histoire, Despentes décrit la société sans prendre de gants et en la montrant sous un jour assez réaliste, froid et cru. Je suis assez en phase avec cela d’où mon adhésion à cette vision directe et parfois grinçante.

L’humour est aussi bien présent au travers de ses personnages et des dialogues du livre même si les sujets abordés sont des plus sérieux et que cela donne alors un cocktail assez noir d’humour et de dure réalité. Le style m’a rappelé parfois celui de la blogueuse ioudgine ( ioudgine.com) que je lis régulièrement mariant humour, sexe et anecdotes.

Bref, ce livre est un bon livre. C’est cru, assez savoureux et très bien écrit. L’histoire est très bien menée se dévore réellement et la fin, que je ne raconterai pas, est aussi excellente qu’inattendue.

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