J’ai testé pour vous les Vibram Five Fingers KSO
martin | 17 octobre 2010 | 15:01Quand je ne m’entraine pas à vélo ou que le temps ne permet pas de faire de vélo, je cours.
De plus en plus ces derniers temps d’ailleurs. J’aime bien cette liberté, la possibilité, contrairement au vélo, de pouvoir avoir un entraînement de fond efficace dès 40-45min de sortie.
C’est donc comme ça que, passionné par l’optimisation de la course, de mon matériel, j’ai découvert le barefoot running et les Vibram Five Fingers.
Explications
Le barefoot running
J’ai découvert le barefoot running au travers du net et des sites spécialisés. L’idée est très simple. Le corps humain est programmé pour courir, c’est la thèse développée dans le livre “
Born to Run“, bible des barefoot runners.
Pas besoin d’amorti, de chaussure ou autre, le pied humain et toute la jambe suffisent, correctement utilisés, à courir parfaitement bien.
C’est très visible, si on étudie la foulée des plus grands marathoniens et leur anatomie. On se rend compte qu’ils pourraient courir pieds nus, ce que faisaient d’ailleurs certains coureurs africains avant que le marketing des équipementiers sportifs n’arrive à convaincre tout le monde que l’amorti à tout va est une bonne chose, ce qui n’est pas faux, entendons-nous bien, mais ce n’est pas la seule manière de courir et une mauvaise répartition de ces amortis peut également être source de blessures, ce qui m’est déjà arrivé.
Une mode ?
Après avoir lu pas mal de choses sur ce que j’ai d’abord cru être une mode, j’ai décidé de tester moi-même, séduit par le fait de revenir aux vraies valeurs de la course et aux sensations simples du toucher de pied sur le sol, cette impression de course dans le sable, intrigué par cette remise en cause de la foulée, motivé par le gain de performance avancé par certains et aussi, il faut l’avouer excité par le fait de tester un truc nouveau et peu répandu. On ne se refait pas…
Vous le savez en effet peut-être, je suis passionné par tout ce qui est nouveau, innovant, un peu en dehors de la norme du tout à chacun.
Alors, forcément ce concept devait me toucher, étant coureur régulier et déjà testeur de plusieurs paires de running.
L’achat des VFF KSO
Rapidement, je me suis rendu dans une boutique pour essayer et acheter une paire de
Vibram Five Fingers, seule paire disponible alors en France. Mon choix s’est arrêté sur la
KSO car le maintien du pied me semblait convenable et qu’il y avait possibilité de régler le serrage du chausson sur le pied.
Le colori, noir, gris et orange également a participé au choix. Autant être en marge et dans la fun attitude jusqu’au bout.
J’avais donc maintenant des Vibram ! Motivé mais pas non plus fou, j’ai décidé de passer par une phase d’adaptation du pied comme pour toute nouvelle chaussure, la phase pantoufle.
Chaque coureur connaît cette phase. Il s’agit d’utiliser les chaussures pour tout sauf la course dans un premier temps. Cela permet au pied et aux jambes de prendre connaissance du chausson, des pressions renvoyées par la semelle. Bref, de faire la chaussure à son pied.
Seulement, là, point de chaussure, mais un simple chausson, un gant de pied véritablement.
L’enfilage
La sensation est bluffante. On se sent comme dans un gant, chaque doigt de pied se logeant dans un emplacement et trouvant sa place naturellement.
L’enfilage est simple une fois qu’on a pris le coup. Il faut en effet d’abord placer le bout du pied dans le chausson, placer chaque doigt de pied puis ensuite enfiler le reste du pied et le talon en forçant un peu.
Régulièrement, les deux plus petits doigts résisent, les logements étant bien larges, le dernier compartiement accueillant alors naturellement plutôt deux doigts de pied.
En fait, avec ces chaussons, je me suis rendu compte que j’avais des pieds aux doigt fins ou alors que le chausson était taillé “large”, certains ds mes doigts de pied flottant un peu dedans.
Le serrage
Comment bien placer le pied dans un tel chausson ? allez-vous me demander, et vous le ferez à raison.
En effet, il s’agit de marche voire de course à pied et pas question de ne pas avoir la semelle en face du pied ou de voir cette dernière bouger au risque de se blesser ou d’attraper des échauffements plantaires.
Clairement, après l’enfilage, la sensation qui se dégage de ce premier contact est une sensation de liberté. La semelle intérieure est très agréable, on se croirait dans des pantoufles mais avec l’impression d’être pieds nus, les doigts de pied bougeant individuellement sans contrainte.
Même si on ne peut parler d’amorti pour le talon ni de renfort de pronation, la semelle est formée de manière à offrir une très légère forme à la boute plantaire. Il ne s’agit pas d’une vraie voute mais ça suffit, pieds nus à se sentir bien.
Une lanière, passe autour de l’arrière du pied et se termine sur le dessus en scratch permettant d’ajuster le talon et le pied sur la longueur. C’est pratique et suffisant pour se sentir à l’aise.
Via cette lanière, le pied est convenablement maintenu.
Le nettoyage
Chose très pratique, ces chaussures se nettoient en machine. La semelle interne est traitée contre les odeurs et les bactéries et c’est très efficace.
Je ne les ai nettoyeés pour la première fois qu’après plusieurs semaines. Je ne les avais utilisées, il est vrai, qu’en mode marche et chaussures d’intérieur mais aucune odeur particlière n’était à signaler.
La marche
Les premiers pas sont étonnants car on ne ressent rien de particulier. C’est très naturel en effet de marcher avec ces “chaussures”. Le pied est bien dedans, on le sent si bien qu’on ne sent plus les chaussons et que je me suis même surpris à de nombreuses reprises à vouloir presque rentrer dans la douche avec ou même à vouloir les mettre sur les fauteuils, étant assis en tailleur. Bluffant.
J’ai passé plusieurs journées estivales avec, faisant tout ce qu’on peut faire avec des chaussures, allant même jusqu’à déménager une maison !
Aucune douleur particulière n’est à signaler mise à part une petite fatigue des métatarses à la fin de la journée de déménagement. Certainement, le port des choses lourdes…
La course
Motivé par cette première expérience passive, j’ai décidé de passer à la vitesse supérieure et de tenter la course à pied avec, fort de mes bonnes sensations passives et de l’absence de douleurs avec ayant, ayant les pieds assez sensibles.
Je suis donc parti pour courir normalement avec me disant que mon pied était maintenant habitué, ayant pas mal marché avec les chaussons. Première erreur…
Dès les premières foulées, un peu folles et aériennes, j’avoue, j’ai ressenti une grande aisance, eu l’impression de courir plus vite, de voler en fait, le pied ne touchant le sol que sur l’avant et l’arrière restant très peu au contact du sol (trop ?)
J’ai alors couru comme je cours avec mes Mizuno Wave Ultima 2 ou Wave Rider 13, normalement, en envoyant avec une foulée sur l’avant du pied, sans faire attention et en prenant vraiment mon pied.
Quelle sensation dingue de sentir le sol, d’avoir l’impression de griffer le revêtement à chaque foulée ! Et c’est alors que je me suis dépensé sans compter. Deuxième erreur…
La tension du tendon
Car, bien que le mouvement soit facile en marchant, il l’est bien moins en courant et rapidement, les premiers signes de faiblesse sont apparus conjointement aux premiers tiraillements des mollets.
Instinctivement, la foulée passée a tenté de revenir, le talon tentant un amorti, le corps réagissant et l’empêchant, le tendon d’Achille encaissant, tranquillement puis de plus en plus difficilement. Et c’est là que la douleur a commencé à s’installer.
Bref, à ce moment-là de la sortie, je comprends que la sortie que j’imaginais idyllique, en mode warrior, en mode kenyan, courant miraculeusement à plus de 17km/h grâce à cette technique, n’aura pas lieu.
Au bout d’environ 4 kilomètres, je m’arrête et rentre à pied, les mollets tiraillés par le trop plein d’extensions et d’amortis encaissés.
Les douleurs des jours suivants
Autant être honnête, j’y suis sûrement allé un peu fort pour une première et mes mollets et tendons de cycliste ne sont probablement pas suffisamment habitués à ce type de contraintes mais j’ai vraiment eu super mal les 3 jours suivants la sortie.
J’avais rarement eu aussi mal en parallèle aux mollets bien que je traîne un passif de blessures aux jambes assez important !
J’ai ensuite pu marcher normalement (sans douleur résiduelle) le 4ème jour, ai refait du vélo le 5ème et ai recouru sans souci au bout de 10 jours, un mollet ayant apparemment plus pris que l’autre et me laissant une gêne douloureuse à la propulsion lors de la course après 5 jours de repos de course.
Donc, attention si vous voulez vous y mettre et que vous venez de plusieurs années ou de toute une vie de marche avec renfort et/ou talon.
La suite ?
Je pense que je vais m’entraîner à faire des extensions et étirements sur la pointe des pieds pour renforcer mes tendons et mes mollets. Je vais ensuite retenter car je ne souhaite pas rester sur un échec et que je compte bien y arriver. En attendant, les VFF me servent toujours de repose-pieds le soir à domicile.
En conclusion, je ne renonce pas. Même si la première expérience a été un peu dure et que des douleurs s’en sont suivies, je reste convaincu par le barefoot running et par ces chaussures.
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Excellent article sur les Vibram KSO. En te lisant,
CourirPiedsNus | 17 octobre 2010 | 22:05Excellent article sur les Vibram KSO. En te lisant, j’ai forcément repensé à mes propres expériences depuis juillet, avec mes Sprints. Je les ai portées pendant de longues semaines, car mes pieds, avec les orteils pas du tout droit, n’ont pas été à l’aise au début. Je n’ai pas fait de longues sorties, et je n’ai pas finalement eu trop de problèmes aux tendons et mollets. Par contre, j’ai quand même trop forcé les six premières semaines de course, et j’ai du m’arrêter pour laisser consolider mes pieds, rendus douloureux par les choques inhabituelles, sans parler des métatarses sensibles à couse de la très fine semelle des Sprints…
Je me demande à présent s’il est vraiment possible d’effectuer une transition sans au moins un peu de douleur au début. Je m’attends à 6-12 mois de reconversion avant d’être complétement à l’aise, mais la tentation d’accélérer est tellement difficile à maitriser!
En fait, je me demande si la transition idéale n'est
Martin | 17 octobre 2010 | 22:13En fait, je me demande si la transition idéale n’est pas celle qu’a fait FredBros de Wanarun, passer par des Newton pour renforcer le bout du pied et changer la foulée avant de passer en barefoot avec des Vibram par exemple.
Bonjour, Bel article sur la prise de connaissance de la course
coachphiphi | 14 mai 2013 | 20:46Bonjour,
Bel article sur la prise de connaissance de la course en VFF.
Personnellement, un peu par ce côté pionnier que tu évoques et aussi par séduction de ce principe de course nature qui sied plutôt bien à mon esprit trail, je viens de m’offrir mes premières KSO trek.
Ayant déjà une tendance à un psé tout en avant pied et une foulée plutôt courte et nerveuse, je ne trouve pas trop difficile l’adaptation à cette course “barefoot”. Il est effectivement extrêmement grisant de sentir le pied caresser le sol, épouser les reliefs, bondir dynamiquement d’obstacle en changement de direction ou d’appui. Mais attention, l’attention reste de mise car la moindre erreur d’appréciation peu douloureusement rappeler l’utilisateur à la dure réalité du manque d’amorti ….
Pour ma part, je n’en suit qu’à mes premiers pas mais pour le moment conquis.
Première sortie, 45′, environ 9 kms de plat et, moi aussi, pendant cinq jours des courbatures mollets, surtout le droit… plus faible… une sortie avec mes runnings habituelles (nimbus 14) pour dénouer le tout et me revoici chaussant mes vibrams.
Seconde sortie, tout trail sur un Dénécourt à Fontainebleau durant une heure vingt environ. Et là, bluffé…
zéro bobo, un plaisir comme je ne n’avais jamais imaginé. Pas de séquelle,.. Que du bonheur.
Je n’avais jamais ressenti une telle facilité sur tous les types de revêtements (racines, roches, terre cailloux, … tout quoi ). Les montées semblent légères, les descentes sures et le plat… plat
Le seul bémol pour moi à ce jour est que mon pied (type égyptien) présente un petit orteil qui d’une part est très en retrait par rapport au gros orteil et s’arrête quasiment à l’entrée de son logement dans la chaussure et d’autre part est extrêmement collé à son collatéral, rendant difficile la séparation dans les “pochons” de ce gant de pied. Quoiqu’il en soit, mes scrongneusgneus petits rebelles ont trouvés leur place, un peu exotique dans ce chausson et aucuns frottements ou compression inconfortable ne viennent troubler mon bonheur naissant.
J’ai très envie de me lancer sur les gendarmes et voleur de temps avec mes VFF, mais la raison me souffle que c’est quand même sans doute encore un peu tôt dans ma progression adaptive ;-).
Merci pour cette articles qui m a conforté dans mon
Domenge | 15 octobre 2015 | 12:53Merci pour cette articles qui m a conforté dans mon choix ! et je conseille a tous cette vidéo très enrichissante https://www.youtube.com/watch?v=2JYLC-VZahQ (et oui selon un kién du sport que j ai cotoyé , je confirme qu il est a vital d entainé ses mollets en tendon a ce type de courses!!)
bonjour J ai craqué pour de s fivefingers version trail il
dominique lutringer | 2 juin 2016 | 8:34bonjour
J ai craqué pour de s fivefingers version trail il y a 3 semaines. Je sais qu’il faut y aller très progressivement mais le confort est tel qu’une fois enfilées j’ ai du mal à les quitter. Dans la boue, les montées et surtout les descentes, il n’y a plus aucun choc sur les orteils. Quand je rentre fatiguée je les enfiles et toutes les tensions s’enlèvent
Je cours depuis 2 ans avec... c'est une habitude à
Conrad | 13 septembre 2016 | 20:39Je cours depuis 2 ans avec… c’est une habitude à prendre… surtout ne pas courir comme avec des baskets! Il faut courir sur la pointe des pieds, jamais claquer le talon! c’est autre choses mais quand on a le truc c’est génial! Plus de problème aux chevilles en courant! Bon trip!
Bonjour! Alors avec sept années de recule ça donne quoi ce
Andy | 15 mars 2017 | 11:51Bonjour!
Alors avec sept années de recule ça donne quoi ce genre de chaussures? Merci pour ce test