Un monde de procrastination

Deuxième article de ma série sur Windows 8, le premier étant à lire ici. Après avoir ébauché ce nouvel OS, explorons un peu plus sa spécificité et voyons en quoi il sera différent de ce qu’on peut voir aujourd’hui sur le marché, notamment chez Apple et chez Google avec Android.  Parlons des interfaces après avoir étudié le design Metro, de leur spécificité et de leur intégration dans les devices qui pourraient enfin être les fameux appareils hybrides mi-PC, mi-tablette.

L’interface métro et sa grande soeur, la traditionnelle interface Desktop

Ce que j’avais reproché à l’iPad lors de sa sortie - et malgré mon utilisation quotidienne de ce device depuis maintenant plus d’un an cela reste un reproche - était sa relative simplicité tendant vers le minimalisme. C’est en effet très facile d’utilisation, pour tous mais c’est également très vite limité en terme de fonctionnalités et d’ergonomie.

Tout le monde vous dira qu’on peut quasiment tout faire avec un iPad et qu’on peut même y adjoindre un clavier, ce que je fais parfois mais il est par exemple très peu pratique d’y saisir du texte, l’absence d’interface de pointage étant rapidement bloquante. Je saisis donc souvent sur mon Macbook et transfère via un service de stockage en ligne le fichier que je récupère sur l’iPad. Pratique mais pas idéal et pas franchement bon marché si on imagine n’avoir qu’un seul appareil, ce qui est la promesse de l’iPad.

En fait, ce qui manque à l’iPad, c’est la flexibilité et la puissance de Mac OS X. Alors qu’Apple semble de plus en plus apporter iOS dans Mac OS X au grand désespoir de beaucoup d’utilisateurs dont je fais partie, Mac OS X ne semble pas trop se rapprocher de iOS, ce qui est un choix stratégique de Apple, un mauvais choix si vous voulez mon avis car peu de gens peuvent se permettre aujourd’hui d’avoir un iPad et un Mac en plus d’un iPhone alors que les combinaisons Mac et iPhone ou iPad et iPhone sont plus souvent possibles et relativement fréquentes.

Apple fait donc le pari risqué d’obliger ses clients à choisir entre le Mac et l’iPad, les plateformes étant, de plus assez différentes, les logiciels acquis sur Mac ne tournant pas sur iPad et vice versa. C’est une erreur sur le long terme de mon point de vue.
Concrètement, il est de plus en plus aisé de lancer des applications toutes faites et complètement black-boxées à la manière de iOS via l’App Store dans Mac OS mais il est toujours impossible de lancer un traitement de texte, d’imprimer un document en personnalisant les marges depuis l’iPad, à la manière de Mac OS X alors que sur le papier, c’est totalement faisable.

Windows 8 semble résoudre cette problématique d’unification de l’ordinateur et de la tablette en proposant à l’un et à l’autre un système à la double interface pluripotente. Simple quand on veut qu’elle le soit (et qu’on possède un écran tactile car elle est avant tout adaptée au tactile), l’interface Métro, et plus approfondie et puissante quand on veut faire du traitement de texte, une présentation, monter un film ou que sais-je encore, l’interface Desktop (quasi identique à celle de Windows 7)

Vers l’avènement du device hybride parfait ?

Avec Windows 8, on pourrait donc enfin voir apparaître de l’informatique hybride où l’ordinateur, parfait pour des tâches bureautiques pourrait se voir complété intrinsèquement par la tablette avec une interface tactile très pratique pour toutes les autres applications en dehors de la bureautique.

Il serait donc enfin possible d’utiliser le même appareil par exemple pour travailler la journée, la tablette ancrée dans une station d’accueil avec alimentation, clavier et souris puis pour lire le journal, des magazines, surfer sur le web et faire quelques activités numériques le soir sur la tablette en mode métro en laissant les accessoires au bureau.

L’appareil parfait quand on voit les premiers modèles de tablettes Windows 8 annoncées pour la platerforme ARM. Les formats seront compris entre 10 et 13 pouces pour ce qui est de l’écran, l’épaisseur fera moins de 9mm et l’autonomie sera semblable à celle de l’iPad, soit 10h environ.

Les possibilités de l’appareil devraient être, de plus, fortement intéressantes, Microsoft étant plus permissif que Apple en terme de connectique. Il ne serait donc pas impossible d’y trouver une sortie HDMI, un port USB ou des lecteurs de cartes SD par exemple.

Sur ce point-là, Microsoft prend clairement le contre-pied de Apple. Microsoft a pourtant souvent eu le rôle du méchant fournisseur de solutions propriétaires par le passé. Face à Apple sur ces points, elle ferait presque figure de défenseur de l’open-source et ce n’est pas la seule différence qu’aura Windows 8 avec les autres OS pour tablettes.

Opposition de positionnement avec la concurrence iOS et Android

En effet, alors que la plupart des systèmes device/OS de l’industrie pour tablettes se positionne depuis toujours comme une extension du monde des mobiles avec des équipements, des logiciels et des conceptions issues du mobile, le choix de Windows 8 est différent. “Qui peut le plus peut le moins” semble être le positionnement très bien vu de Microsoft.

Plutôt que d’essayer de tirer vers le haut des plateformes bridées à la base pour un usage mobile, il s’agit ici d’utiliser une plateforme complète d’ordinateur et de l’adapter en terme de consommation, de charge et d’interface à la tablette. Microsoft, connaissant bien le PC et partant du principe qu’une tablette avait vocation à terme à remplacer plutôt l’ordinateur que le mobile, a choisi d’utiliser le même système sur tablette et PC en proposant pour les tablettes une seconde interface, l’interface Metro.

Le Champ des possibles est donc de base, bien plus vaste sur Windows 8 qu’il ne l’est sur iOS ou Android par exemple où ces OS sont issus du mobile et n’ouvrent pas de possibilité à un portage correct sur ordinateur, qu’il ne soit d’ailleurs qu’un netbook.

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