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Blog personnel de Martin Régent : Réflexions ((f)utiles…?) sur un monde ((f)utile…?)
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Les Heures souterraines de Delphine de Vigan

martin | 1 janvier 2012 | 14:50

Je n’avais jamais lu de roman de Delphine de Vigan et ai été séduit par les critiques de son dernier ouvrage, Rien ne s’oppose à la nuit. J’ai donc voulu voir un peu le style dont il était question et ai commencé à découvrir l’auteur par ce livre disponible en livre de poche. Ce livre est court, 256 pages, et peut se lire aisément sur une ou deux soirées, le style étant très efficace.

J’en suis sorti avec un sentiment assez mixte entre l’appréciation de la qualité du récit, le style est en effet très beau, maîtrisé et il coule parfaitement au fil des pages mais avec également beaucoup de mélancolie, l’histoire étant assez noire, ce qui laisse peu de place à l’espoir qu’on aime souvent trouver dans ses lectures.

Alors certes, c’est beau et bien écrit et c’est probablement aussi beau et bien écrit que c’est triste et sans espoir mais au final, on s’attend peut-être à un peu plus de joie ou d’espoir, ce qui laisse un petit quelque chose d’inachevé à la fin de la lecture.

Il est question du quotidien de deux personnes, un homme Thibault, médecin et une femme, Mathilde, cadre en entreprise que le livre suit en parallèle dans leurs existences mornes et de moins en moins emplies d’espoir en l’avenir et en l’autre, perdues dans le monde déshumanisant très bien représenté par les descriptions des transports en commun parisiens (d’où le titre) dont la redondance quotidienne rythme la vie.

On suit leur descente, d’un côté, dans la considération qu’en a l’entreprise et son responsable hiérarchique et donc dans ses fonctions, avec tout ce que cela implique d’introspection et de tentatives de remise en question et de l’autre dans le train train quotidien dans laquelle la recherche de l’amour et de l’âme soeur semble de plus en plus impossible.

Deux destins fragiles, dont l’espoir s’amenuise et qu’on sent sur la corde raide tout le roman. C’est parlant, bien écrit, on reconnaît forcément des situations du quotidien et on se remet en question également.

Ce livre m’a touché car il a agité en moi ce ressenti d’écrasement de l’individu face au groupe et de disparition de la personne dans le groupe que je vis à Paris. J’ai également reconnu des phases de ma vie quotidienne parfois mélancolique et dont le tourbillon individualiste force parfois à se poser des questions quant à son utilité.

Un très beau récit mais de peu d’espoir sur notre société et sur la vie. A ne pas lire quand on n’a pas le moral ou quand on veut encore croire en l’amour ou en l’être humain. En dehors de ces situations, c’est magnifique, probablement parce que c’est triste et noir. On ne sort clairement pas indifférent de ce livre.

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