Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq
martin | 23 janvier 2011 | 16:37Ce livre a été pour moi le premier Houellebecq que je lisais. Cela faisait longtemps que j’entendais parler de cet auteur mais j’avais aussi l’impression que c’était un auteur pour parisiens bobos, ce que je ne suis pas, d’où mon non-empressement à le lire à l’époque.
Cependant, vivant maintenant sur Paris depuis quelques mois et ne pouvant laisser passer l’opportunité de comprendre mieux le “phénomène Houellebecq”, je me suis lancé. Force est de constater que je ne regrette pas.
Ce livre a été pour moi une claque monumentale. Il rejoint au rang des oeuvres fondatrices de mon existence d’autres livres et films qui me servent maintenant de références.
Pourquoi ça ? vous demandez-vous car ce livre est très noir, d’un réalisme sordide sur la société et l’être humain.
C’est bien pour cela qu’il m’a touché. Je me suis profondément reconnu dans les personnages de ce livre et dans l’approche de la société qu’y décrit Houellebecq.
Une société déshumanisante, isolante, mettant chacun en compétition avec l’autre et laissant peu de place à l’humain, le tout alimenté par la sexualité, présentée comme la nouvelle référence de la société.
C’est en cela que cet auteur est apprécié sur Paris, je pense. Il montre froidement le côté noir de la capitale, l’isolement des jeunes cadres, parqués dans des logements minuscules et hors de prix, souvent solitaires et déprimés, leur train-train quotidien sans chaleur humaine et d’autre but que de gagner leur salaire pour continuer d’exister dans cette vie et continuer cette boucle sans fin heureuse possible. Les gens doivent donc probablement s’y retrouver.
Ce livre relate donc la vie d’un cadre informaticien d’une trentaine d’année qui vit dans une solitude sentimentale et sexuelle avancée et qui tente d’en sortir mais ne fait que s’y enfoncer un peu plus.
Au travers du livre, Houellebecq décrit la lutte des classes par la sexualité en appliquant un parallèle assez parlant entre hiérarchie des classes sociales et sexualité qu’il présente comme la nouvelle lutte de notre société.
L’auteur oppose donc sans cesse dans ce livre le célibat, et donc l’absence de sexualité, alimenté par une conception très élitiste de la vie et la vraie vie de couple qu’il observe et décrit de manière détachée.
C’est fort car ce qui est décrit semble inéluctable et que l’auteur n’offre aucune solution à ses personnages, les laissant s’enfoncer jusqu’à la fin du livre d’où la force et la puissance du livre.
C’est fort, c’est bien écrit, c’est froid mais cela semble tellement vrai et le miroir semble, sur certaines pages, tellement fin entre la réalité et la fiction, qu’on ne peut rester insensible à ce livre.
Un livre fondateur, symbole d’une génération probablement.
Une claque je vous dis. Une claque qui fait l’effet d’un électrochoc poussant à sortir de ce système dans lequel on reconnait trop notre société !
[...] parti pour me lire tous les livres de Houllebecq
La Carte et le territoire de Michel Houellebecq | Un monde de procrastination | 5 juillet 2011 | 21:31[...] parti pour me lire tous les livres de Houllebecq dans l’ordre, ayant commencé avec “ Extension du domaine de la lutte“, devenu un véritable livre fondateur depuis, j’ai sauté à celui-ci après avoir lu [...]
Intéressant article même si je partage peu ces notes de
Jérôme | 24 juillet 2014 | 17:12Intéressant article même si je partage peu ces notes de lecture.
J’ai écrit un petit texte sur ce roman ==> http://www.prosedumonde.com
N’hésitez pas à venir liker, à partager, à commenter…
A bientôt !