Fenêtre sur le monde, fenêtre sur l’actu #1
martin | 10 octobre 2010 | 16:34L’actualité et le traitement qui en est fait me font souvent réagir. J’ai voulu la lire, tenter de la synthétiser en la tissant autour de pensées personnelles et d’avis très subjectifs. Je pense que je serais capable de digresser sur à peu près tout et n’importe quoi.
J’ai choisi quelques trucs qui m’ont frappé dans mes lectures papier ou sur le net. J’y ai posé mon regard et voilà ce que ça donne. Quelques paragraphes d’errance intellectuelle…
C’est donc le premier exemplaire de cette expérience. Je ne sais pas si d’autres suivront. Tout cela demandant un certain temps de synthèse et d’écriture à vrai dire.
Kerviel condamné à 5 milliards de dommages et intérêts et à 3 ans de prison ferme
Commençons par ce jugement qui a fait grand bruit.
La peine est à mes yeux disproportionnée. Je trouve que la justice s’insulte elle-même en prononçant une telle peine. Cela ne va pas aider les citoyens à la soutenir. Cela me fait un peu penser à un anti procès Tapie. Décision incompréhensible, sommes astronomiques et indécentes pour le français moyen en proie aux doutes et à la crise.
Sur l’affaire Kerviel, Je suis outré par le jugement rendu. Pas tant par rapport aux responsabilités du trader mais face au fait qu’on ne me fera pas croire que la Société Générale, même sans cautionner officiellement les actes de son trader, n’était pas au courant de ses actions. J’aurais d’ailleurs tendance à penser que ce n’est pas pour rien que ses supérieurs de l’époque ne font plus partie de l’organigramme de l’entreprise. S’il avait été seul en cause, pourquoi aurait-on changé un système parfaitement huilé et irréprochable ?
Dans le Figaro Magazine, Zemmour revient sur le jugement et rappelle d’où le système captitaliste spéculatif est venu, détaillant le fonctionnement des bulles spéculatives faisant autant exploser les dettes des pays que les salaires des banquiers.
Il termine en ces termes avec lesquels je suis en accord complet :
“Kerviel n’était qu’un des rouages de ce système qu’on ne veut pas remettre en cause. Sa punition se devait donc d’être exemplaire”
Le système, celui-là même qui demande de faire toujours plus pour toujours moins cher est-il le même qui a amené à la conception de l’ancienne génération des trains Eurostar ?
Le nouvel Eurostar offrira-t-il plus de place aux voyageurs ?
Dans tous les journaux économiques et sur le net, une news économique a attiré mon attention cette semaine sur ce thème, celle du renouvellement de la flotte des trains Eurostar avec le choix du fabricant allemand Siemens aux dépens du français Alstom.
La réaction de protectionnisme des politiques et de certains médias m’a surpris. Le contre-argument avancé ensuite par Alstom, la non conformité aux exigences de sécurité du tunnel sous la manche du modèle Siemens, encore plus. Si c’est faux, c’est vraiment petit de la part d’Alstom, si cela s’avérait exact, cela montrerait peut-être l’incompréhensible fonctionnement des appels d’offre aussi importants.
Toujours est-il qu’en tant que spectateur de ce duel économique, mon point de vue de voyageur m’a amené à me poser la question de la place réservée aux passagers dans ce futur train, la seconde classe des trains Eurostar actuels étant franchement étriquée. Etant un passager régulier de ce type de trains sur le tronçon Paris-Lille, je connais bien le modèle Alstom et peste régulièrement sur le manque de place.
Carrés : places enfants ?
En effet, si vous mesurez plus d’1m85, oubliez la seconde classe, vos genoux toucheront le dossier du siège devant vous. De même, mettez 4 hommes de taille moyenne, entre 1,75m et 1,85m dans un carré familial qui ne doit d’ailleurs tenir son nom que de la minorité de voyageurs voyageant ensemble à cet endroit, et vous arriverez parfois à des échanges très vifs.
Impossible en effet de tenir assis droits face à face, l’espace étant trop faible, le pied de la table centrale étant également positionné asymétriquement, obligeant les passagers côté couloirs à se décaler sur l’assise pour ne pas avoir le pied contre le genou ou à positionner ses jambes entre celles du voyageur en face de lui. Bref, assez ubuesque !
Pour les passagers côté fenêtre, la poubelle placée au niveau de leur genou leur impose là aussi une contorsion qui parfois échauffe les esprits au bout, ne serait-ce, que d’une heure.
J’ai déjà été, bien malgré moi, spectateur de prises de tête entre voyageurs trop grands et mis face à face dans des carrés, tombant trop souvent moi-même à ces places-là aux heures de pointes, et j’ai bien cru que cela allait en arriver aux mains, certains personnes, manquant clairement d’éducation s’affalant, sans respect pour les pieds ou les jambes de leurs compagnons d’infortune carrée.
Cela m’a souvent amené à me dire que l’Eurostar avait été avant tout un train conçu pour le rendement par le Marketing, peut-être par des gens ne voyageant jamais en seconde dans les carrés. J’espère que Siemens ne fera pas les mêmes erreurs. A trop vouloir faire de chiffre, ne finit-on souvent pas par dénaturer son produit ?
Mélenchon se fait encore remarquer…
La solution à tous les problèmes de la société est-elle dans un raisonnement du capitalisme débridé, thème des campagnes de Obama et de Sarkozy dont les effets, laissons-leur le bénéfice du doute, tardent à se faire sentir…? Mais que faire alors ?
Quand je vois le visage des réels opposants à ce système en France, encourageant les gens à faire grève, à bloquer le pays et à plomber encore plus le système, je me pose la question.
Quand je vois Mélenchon insulter, une nouvelle fois, un journaliste et cracher vulgairement sa haine sur les médias, je me dis que non, la solution n’est définitivement par à chercher chez ces gens-là car la haine ne résoud rien, elle scinde et mène même au communautarisme.
La société est-elle morte ?
D’ailleurs, dans philosophie magazine, Alain Touraine, sociologue, cité de “La Tribune” du 3 septembre s’exprime en ces termes :
“La société, c’est fini, une météorité gigantesque a tout détruit, et cette météorite, c’est l’énonomie globalisée. On a assisté à un éclatement de la société ces vingt dernières années. Le danger aujourd’hui est alors le repli entre communautés. ça m’ennuie d’avoir à l’ouver car je suis sociologue, mais il n’y a plus de société.”
Cela rejoint les thèmes et théories de Zygmunt Bauman dans “La Société assiégée” que je continue de lire en fil rouge. Cela confirme également les vues évoquées dans son ouvrage référent, “ La Vie liquide“.
Qu’est-ce qu’une journée réussie ?
Toujours dans philosophie magazine, le dossier du mois pose la question “qu’est-ce qu’une journée réussie ?”
Plusieurs visions et opinions s’opposent et celle de Frederic Shiffter “Ne rien faire et ne pas culpabiliser” porte à rêver dubitativement à la possibilité de mener une vie oisive, utilisant un trait de Nietzsche “Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée est un esclave” pour argumenter son propos. Bienvenue dans le monde réel Néo…
Il me ramène à ma vie personnelle dont les journées parfois trop courtes retranscrivent cette volonté d’épanouissement dans l’autre chose que le travail.
Ces pages font également écho à un dossier des Inrocks d’il y a 2 semaines : “Ils ont choisi de ne pas travailler” relatant la vie de jeunes, autrefois actifs, frustrés par leur activité professionnelle et ayant choisi alors de ne plus travailler.
Ils vivent alors de système D, des aides mais en restant dignes, la seule perte avouée étant la vie sociale, la précarité, même acceptée, isolant en effet des autres.
Dur en effet de comprendre et d’accepter quelqu’un ayant fait voeu de paresse dans notre monde de méritocratie où l’apparence et la possession sont autant d’étalons sociaux.
Fer de lance de cette société de l’apparence et de la possession à mes yeux, l’iPhone qui est devenu les must-have de notre société de consommation, comme son grand frère, l’iPad.
L’iPad accroisserait le piratage. Hadopi est pourtant là…
La
tablette Apple favoriserait apparemment le piratage. Etonnant ? Non évident pour moi.
Cet outil démocratise en effet la lecture numérique et confronte les nouveaux lecteurs numériques à l’aberrant modèle économique des éditeurs traditionnels dans la place.
Forcément alors que, faute d’offre abordable ou même d’offre tout court, les utilisateurs se penchent vers le piratage.
Certains tentent pourtant de proposer très intelligemment des modèles économiques cohérents, je pense à
Thierry Crouzet,
François Bon par exemple mais ils ne sont pour le moment pas entendus par les grands éditeurs qui tentent de préserver leur rente coûte que coûte. Cela me rappelle les maisons de disque il y a quelques années…
A l’heure où la France s’enfonce dans l’absurdité de la répression passive et aveugle avec Hadopi avec la volonté officielle de faire de la prévention, il est temps de réagir si on ne veut pas voir le livre se liquéfier dans les échanges sur le net comme la musique et les films.
Pas mal de choses à faire !
Bref, de nombreuses choses restent à faire dans notre société apparemment morte. On verra dans un peut-être futur épisode de ce regard sur l’actu comment tout cela aura évolué.
En attendant, n’hésitez pas à commenter, partager ce texte. Vos avis seront les bienvenus.
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