Facebook, futur premier moteur de recherche mondial ?
martin | 30 août 2009 | 20:16Aujourd’hui qui oserait prétendre que Google n’est pas le leader incontestable de la recherche sur Internet ?
Google, une domination prométhéenne
Alors, certes, la concurrence s’organise. Microsoft et Yahoo! ayant récemment signé un accord de coopération sur la recherche ce qui aura pour effet de créer un deuxième géant de la recherche enfin cohérent en taille et en budget face à l’ogre Google.
Enfin ! a-t-on envie de dire. Car même si tout le monde encense Google, il faut bien reconnaître que la diversité n’a jamais fait de mal, bien au contraire.
En tant que français, nous ne pouvons qu’être d’accord avec cette assertion.
Mais dans le cas de la porte d’entrée sur le monde qu’est devenue le Net, le choix du chemin d’accès à l’information est plus que jamais nécessaire. Une vision unique détruirait la création, nuirait à la nouveauté.
De ce côté-là, il n’est pas rare de se rendre compte de la pauvreté de Google dans ses résultats de recherche.
Des lacunes pourtant palpables
« Je me suis renseigné sur le net » est une phrase qui est de plus en plus prononcée dans notre monde. La toile permet en effet à chacun de se renseigner sur tout et n’importe quoi et en particulier lors de l’achat de biens de consommation.
Facile, tous les sites marchands sont référencés. Même très bien d’ailleurs.
Si bien que lorsqu’on recherche un appareil photo, on tape la marque et la référence du modèle et ons e retrouve avec une myriade de sites pour comparer les prix. Pas forcément utile quand le produit vient de sortir et que son prix est identique dans toutes les enseignes.
Moteur de navigation contre Moteur de décision
A côté de cette stagnation des l’accès à l’information que reste-t-il ? la recherche devenant d’ailleurs de plus en plus de la navigation que de la décision même si Bing se déclare moteur de recherche décisionnelle.
Alors qu’au final, que demande-t-on à un moteur ?
Avant tout qu’il nous aide à faire le bon choix dans ce qu’on recherche. Une aide à la bonne décision, une mise en avant du site le plus pertinent pour les informations qu’on recherche.
Sur ce dernier point, clairement, il y a un souci.
En effet, que trouve-t-on sur les listes de résultats de Google à côté des géants indétrônables dans leurs domaines respectifs ?
Avant tout des sites très bien référencés ayant compris les rouages du moteur californien et des sites peu pertinents la plupart du temps mais étant à cette place du fait de leur ancienneté, leur Pagerank, des trackbacks et j’en passe.
Pas très reluisant comme pertinence ressentie.
Au final, l’algorithme est probablement très bon, certainement même le meilleur mais ce genre de faille de pertinence sporadique démontre à quel point cela peut tuer la pertinence globale.
Alors que peut-on attendre comme actions de la part de Google pour combler des lacunes ?
Je doute qu’ils aillent jusqu’à modifier leur algorithme, générant de facto une Google Dance meurtrière pour les éditeurs de ces « trash sites ». Le modèle est trop bien en place. Trop d’enjeux économiques en dépendent.
Le paquebot est lancé, il ne peut plus virer avant d’éviter l’iceberg de l’incohérence sur certaines requêtes.
La montée en puissance des réseaux sociaux, Twitter en cas d’école
A côté des Google-dépendants, de nombreux sites ne dépendent (presque) plus de Google, souvent involontairement ou par manque de référencement (comprendre de mise aux normes de Google des pages).
Cependant, dans certains cas, cela ne leur coûte pas trop étant donné qu’ils arrivent à se faire connaître par d’autres biais.
Avec le succès de Twitter, le partage de l’information ne s’est jamais fait aussi vite dans le cadre de cercles de connaissances et de réseaux de domaines précis. Un lien partagé peut donc rapidement toucher des milliers de personnes.
Outre le fait que l’accès soit direct, ce dernier se retrouve recommandé. Quand on suit (follow) quelqu’un sur Twitter, c’est qu’on s’intéresse à son activité ou qu’on juge que la personne relève d’une certaine compétence dans un domaine d’intérêt commun. On est donc totalement en confiance lorsque celle-ci nous avise d’une information intéressante.
On va prendre connaissance de l’information sans arrière pensée.
Certains sites commencent donc à voir reculer la prépondérance de Google comme source de leurs visites au point que beaucoup pourraient même s’en passer.
Est-ce là le début d’un nouveau Web décentralisé, sans Google comme origine de toute action ?
Facebook, un portail au potentiel encore non dévoilé ?
Comme Twitter, Facebook renvoie de plus en plus de trafic vers les sites. Ce trafic a la particularité d’être qualifié.
Comme sous Twitter, le concept de recommandation et de diffusion en étoiles nodales fonctionne pleinement. Le lien et l’information se retrouvent propagés rapidement et massivement.
Là aussi, certains sites commencent à recevoir plus de trafic de Facebook que de Google. Mais là où Facebook détient son immense potentiel, c’est dans son architecture relevant de plus en plus d’un portail.
Pas plus tard que la semaine dernière, le design a encore été légèrement modifié si bien qu’on peut commencer à imaginer que le réseau social devienne un portail à part entière. Un portail à UGC, “User Generated Content” voire même URC, “User Recommended Content”.
La richesse, même si on peut parfois en douter, vient de ce que les utilisateurs postent sur leurs profils. Si un de mes « amis » poste un lien vers un sujet m’intéressant, Facebook va le conserver en mémoire.
Quand j’effectuerai une recherche sur le moteur de recherche interne que Bing va fournir, je pourrai donc facilement retrouver ce lien et me rendre dessus.
Imaginez le potentiel qualitatif de ce moteur de recherche s’il permettait de rechercher dans les éléments publics de tous les utilisateurs…face au potentiel relativement limité de Google face au réseau social couplé à Bing.
L’indexation en temps réel, faiblesse de Google
La richesse d’un moteur est fonction de son indexation, la quantité de documents mais également la rapidité avec laquelle le moteur va placer en base et donc à la disposition des internautes les documents découverts.
Malgré sa puissance, Google n’arrive pas encore à indexer en temps réel les documents. En effet, quand on n’est pas un grand site très connu, on dépend des passages du Google Bot pour déclarer au moteur un nouvel article.
Dans le cas de Facebook, avec le rachat récent de Friendfeed, plateforme d’agrégation de flux sociaux (Twitter, delicious, Flickr etc.) et sa probable future intégration au sein de Facebook, le réseau social se positionne en futur leader de l’instantanéité.
Facebook acquiert l’indexation en temps réel avec Friendfeed
Toute information postée sur un flux agrégé sur Friendfeed par les utilisateurs se retrouverait immédiatement en base chez Facebook et donc potentiellement accessible à l’ensemble de ses utilisateurs. En y ajoutant la technologie de moteur décisionnel de Bing, on imagine le résultat.
Une technologie d’accès à l’information, une sorte de Web parallèle. Un Web dans lequel Google deviendrait inutile, toutes les informations étant remontées et pointées par les utilisateurs en temps réel puis cliquées depuis Facebook, leur pertinence étant donc vérifiée humainement, tout lien inintéressant étant redescendu par la communauté comme cela se voit déjà sur certains forums ou certains sites de partage de vidéos.
Le potentiel est tel que les idées semblent inépuisables. Je suis sûr que vous en avez également.
Voilà comment Facebook pourrait devenir le nouveau Google et supplanter totalement le moteur historique dans la mise en relation des internautes à l’information.
Sources :
Article de Wired pour la partie sur le potentiel de Facebook
Facebook rachète Friendfeed
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Intersting ton article ! Cela dit j'ai le sentiment que c'est
martintissier | 2 novembre 2009 | 14:01Intersting ton article !
Cela dit j’ai le sentiment que c’est l’inverse qui va se produire : Google qui va intégrer Facebook a la SERP…
C’est marrant, on rentre dans un jeu ou tous les acteurs interagissent… Je met à jour mon statut Facebook via Twitter, j’ai les résultats de Facebook dans ma page de recherche Google…
On ne sait pas trop qui est gagnant dans ce méli mélo de services croisés…