Un monde de procrastination

Intéressé depuis toujours pas le monde de la mode, de la haute couture et plus encore maintenant que je suis sur Paris, que je vois régulièrement des femmes magnifiquement habillées dans la rue, que je vois les boutiques de créateurs dans les rues, je me devais de tester les magazines de mode.

L’émission “La mode, la mode, la mode” sur Paris première m’ayant éveillé à la beauté artistique des créations et à la revue de presse. Voici que je vous fais partager à mon Tour mes impressions. Aujourd’hui donc, premier magazine de la série : VOGUE

Pour rappel, Vogue est probablement l’ un des magazines de mode les plus connus. Tous les grands mannequins ont fait la une et ont été shootés par un photographe pour ensuite être placées dans les feuilles du mensuel.

Le numéro d’octobre que j’ai acheté est épais et livré avec un supplément photo dédié au photographe Patrick Demarchelier. 2 de ces photos illustrent l’article. Elles sont magnifiques. certaines trouveraient facilement leur place dans un cadre à un mur.

Au niveau du contenu, ce qui surprend, c’est le nombre de pages de pubs.
En effet, sur 380 pages de papier glacé, il faut bien se rendre compte que les 70 premières sont toutes des doubles pages de publicité. Alors, certes, ce sont des publicités superbes mettant en scène des mannequins toutes plus séduisantes les unes que les autres dans des tenues parfaitement ajustées (quand tenue il y a…), ce qui fait qu’on prend plaisir à regarder ces pubs. On est là dans le niveau artistique de la publicité. Les produits sont réellement sublimés par la photographie, la mise en scène et on se prend à rêver en les regardant.

Pour le reste du mensuel, on retrouve l’habituelle répartition publicité/contenu soit environ 1 page sur 2. Un peu plus d’ailleurs dans le cas de ce magazine.
Au final, découenné et dégraissé de tous les visuels promotionnels, je ne sais pas combien de pages subsisteraient dans le périodique de mode…100 ? Même moins je pense…

Pour le contenu réel, ce qui n’est pas publicitaire j’entends, on retrouve des analyses sur le monde de la mode, des articles traitant de choses et d’autres comme une leçon de maintien par Karl Lagerfeld, la découverte de chanteuses héritières de Björk par exemple et même une chronique littéraire avec des critiques de livres.
Des interviews de personnages influents de la mode, des décryptages pour les novices comme moi.

La navigation à travers les pages n’est pas des plus aisées tant les publicités segmentent violemment le vrai contenu.
Je comprends maintenant l’attitude détachée et un peu désinvolte de femmes que j’avais vues lire ce magazine dans le TGV. Le doigt humecté s’attachant brièvement au bout des pages et les tournant rapidement et sans réflexion. Un regard de quelques secondes sur chacune des pages de pub, tantôt plus puis quelques minutes passées à lire tel ou tel article, à survoler une analyse puis retour dans le grand sac.

Ce n’est assurément pas le magazine type Express ou Le Point qu’on lit de bout en bout. C’est un magazine qu’il faut garder dans son grand sac fourre-tout pour passer le temps. On feuillette quelques pages à un moment ou à un autre et on le referme. Typiquement le genre de magazine de salon de coiffure finalement, les ragots People en moins.

Au final, pour 4,9€, c’est plaisant, dépaysant. Le poids flatte. C’est lourd. Je n’ai pas idée de combien cela pèse mais c’est frappant. Les 380 pages se font sentir !
Les pages sont agréables, ce qu’on y voit aussi. On s’évade à la “lecture” de ce mensuel. Les publicités sont jolies. Qu’il est agréable de ne voir que des jolies publicités pour de beaux objets plutôt que des publicités pour des alcools ou des voitures ! Alors, certes, ce n’est pas très garni en vrai contenu dans l’ensemble mais on s’évade face à la beauté de la mise en forme et des publicités.

Et finalement, n’est-ce pas ce qu’on recherche au travers de la lecture, l’évasion ?

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