C’est la reprise !
martin | 11 août 2011 | 0:15ça y est, c’est la reprise ! Partout on les revoit nos joueurs de football avec leurs maillots colorés et leurs têtes d’enfants gâtés ayant trop fait l’école buissonnière.
Le bon temps sportif médiatique déjà fini
La trève footballistique passe toujours trop vite à mes yeux d’autant plus que pendant celle-ci, on trouve toujours à la télévision d’autres sports, d’habitude invisibles face au grand roi des audiences, le football.
On a pu ainsi se délecter pendant l’absence des terrains verts de l’écran, du vélo avec un Tour de France magnifique, de la natation avec des français brillants tant dans l’eau que lors des interviews mais aussi du Tennis et de Roland-Garros où le glamour et les bonnes manières des tennis(wo)men sont toujours très agréables.
C’est vrai que ça change des footballeurs de voir un sportif disserter sur son sport ou sur la vie en général avec recul et humilité tel un Lacourt, un Bernard, un Djokovic ou un Voeckler !
Toutes les bonnes choses ont une fin malheureusement, le maître football va reprendre ses droits à la télévision. Les pages sport des journaux télé ou papier vont reprendre leurs découpages habituels (80% pour le foot, 20% pour le reste si ce n’est moins…)
Le retour des sales gosses du sport
Ce qui est toujours énervant avec le football, c’est de retrouver une certaine image du sport et des valeurs sportives biaisées par l’enjeu et l’argent. Tout l’inverse de ce qu’on aimerait voir sur un terrain de sport en somme.
Un sportif doit certes être un “tueur” dans l’âme pour espérer gagner mais les footballeurs le sont peut-être un peu trop mais surtout un peu trop souvent.
Combien de tacles meurtriers voit-on lors des matchs, de coups de tête, de gifles ? le tout avec une attitude de mépris et de détachement toujours assez étonnante. Le joueur, clairement en tort nie alors toujours les faits avec véhémence avant de se faire sortir par ses collègues, bien souvent plus pour éviter d’autres soucis avec le corps arbitral que pour le sortir réellement du jeu.
Dans ces cas-là, je rêverais de voir l’arbitre montrer le ralenti sur écran géant et “juger” le joueur sur le terrain, certains n’ayant visiblement pas conscience des risques pour la santé de leurs adversaires à défaut d’avoir conscience peut-être qu’ils vont se faire sortir, ce dont je doute.
A côté de ces comportements peu urbains sur le terrain, en dehors, les joueurs sont de plus en plus souvent équipés de casques hifi qu’ils ne quittent que lors des quelques interviews préformatées qu’ils donnent et tirent souvent des têtes fermées (ou vides ?) comme si le monde venait de leur tomber dessus. C’est dommage pour des personnes sensées vivre leur passion et faire vibrer le public de les voir si peu entousiastes et aussi peu communicatifs de leur bonheur en se renfermant dans leur bulle musicale de manière aussi ostensible.
Des salaires au dessus de toute décence
Pourtant, en ces temps de crise financière, je pense que la plupart d’entre nous saurait faire bonne figure pour vivre de sa passion et être payé grassement car oui, on parle ici de plusieurs centaines de milliers d’euros par an et même de millions pour les stars des plus grands clubs.
La plupart des joueurs touche plusieurs salaires moyens annuels français par mois sans parfois même jouer, la loi de la concurrence poussant certains clubs à acheter un joueur pour éviter qu’il ne joue chez le voisin. Etre payé une fortune à cirer un banc avec son postérieur, aussi musclé et affuté soit-il, pas mal comme situation ça !
Quand on parle de ce point avec les passionnés, on entend souvent “oui mais ils ne jouent que quelques années, il faut donc qu’ils gèrent…” Passons sur cette remarque si vous le voulez bien car je crois que des larmes vont me venir aux yeux.
Le dopage enfin officiel ?
En tous cas, ce qui est bien avec le foot, c’est qu’on est certains de l’aspect sanitaire des joueurs. Là où certains sports font tout pour éradiquer le dopage, on sent clairement que dans le foot, on s’en contre fout royalement mais que le milieu le vit bien. Tant mieux pour eux, ça évite les quiproquos au moins ! Il faut juste espérer qu’on n’aura pas trop de casse dans les 20 ou 30 ans à venir chez les ex-joueurs pros.
Quand on voit néanmoins quelqu’un comme Ronaldo, retraité et complètement cramé physiquement, on peut en douter ! Le génie du ballon n’a fait illusion sur le terrain que le temps pendant lequel ses tendons ont tenu, symboles d’un corps en surrégime où la trop forte croissance musculaire artificielle de l’athlète a été faite au détriment de sa santé.
Après 3 lourdes opérations aux tendons rotuliens pendant sa carrière, le brésilien vit maintenant avec des douleurs quasi-constantes, lui qui a terminé sa carrière sous anti-douleurs et anti-inflammatoires. On se demande comment tout cela a pu passer au travers des contrôles anti-dopage (ou pas en fait).
De même, quand on entend des joueurs tels que Benzema ou comme Zidane en son temps, parler publiquement de cures en Italie dans lesquelles on leur transfusait du sang pour l’”oxygéner” , on croit rêver. Depuis quand les transfusions sanguines sont-elles autorisées dans le sport ?
Des supporteurs girouettes ?
Le retour du foot, c’est également le retour des supporteurs des clubs avec leurs caprices et leurs sentiments ambivalents dignes des schyzophrènes les plus atteintes.
On les trouve tous joyeux au début de la saison, confiants, certains de gagner et prêts à soutenir vaille que vaille leur équipe, pour le meilleur et pour le pire. Le début du match donne alors une parfaite impression de symbiose entre l’équipe dont les joueurs saluent le public les yeux vers le sol, la mine tendue (encore…) et les mains applaudissant en l’air. (drôles d’attitudes décidément)
Puis, après 90min et la perte du match, on retrouve les mêmes supporteurs en train de huer leur équipe et de la critiquer ouvertement. Humm qui parlait d’un soutien inconditionnel ?
Des médias qui créent puis détruisent
Ces attitudes primaires sont probablement encouragés par les médias dont le fond de commerce est lié à l’alternance des résultats. Si le scénario était écrit d’avance, ils n’auraient plus rien à dire (le rêve !)
Mais, avec ce sport artificiel, créé et entretenu par les médias, nourris par le système et nourriciers de ce dernier, on arrive rapidement à une saturation.
Pas un journal télévisé sans un rappel des scores, de la blessure de tel ou tel joueur. En plus de nous abreuver constamment de ces précieuses informations, les médias aiment créer et détruire eux-mêmes les clubs et les joueurs. On encense et casse ensuite. Un club va être le grand favori d’une saison et le futur relégué trois matchs perdus plus tard.
On parle alors de “crise”, de “début de catastrophe”, des termes complètement inadaptés et ne servant qu’à exciter les supporteurs qui s’en vont alors bien souvent, cracher sur les ex-idoles, les insulter à la sortie de l’entraînement et créer alors une réelle crise qui n’aurait probablement pas eu lieu sans que les supporteurs, apparemment autant dotés de recul que leurs ex-idoles, n’écoutent les créations médiatiques.
Des moments de bonheur médiatique malgré tout
Mais tout cette mascarade sportive nous offre des moments télévisuels d’une rare qualité comique, c’est déjà ça de pris, encore faut-il que les médias passent les meilleurs moments.
Que ce soient les coachs ou les joueurs, c’est à celui qui maîtrisera le mieux le ton footballistique. Une façon de parler très particulière qui consiste en des phrases courtes, parfois toutes faites (à croire qu’ils les répètent) “l’essentiel était de ramener les 3 points” ou “On a montré qu’on était solides”, avec une intonation qui a tendance à monter vers les fins de phrases.
Le regard est souvent fuyant ou alors complètement hagard, l’interviewé regardant autour de lui sans même considérer le journaliste ou la caméra. Bien souvent également, on retrouve un accent commun à la plupart des joueurs, entre l’accent des cités et celui de Marseille, ce qui donne : “On va’l'gagner c’te match”, “On va la ram’ner c’te coupe”.
Mais ces trop rares instants ne suffisent malheureusement pas à masquer tous les défauts de ce parasitage des médias qui va durer, durer jusque mai car, cela ne fait que recommencer.
Et oui, c’est la reprise…
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