“…Au niveau 0 du bonheur et toi ?…”
martin | 7 décembre 2010 | 0:06Qu’est-ce que le bonheur ? Quelle plus vaste question que celle-ci ? On dit souvent que, plus qu’un état, le bonheur est une façon de vivre, un chemin, plus que sa destination.
C’est probablement le but de toute existence et la plupart des êtres humains le recherche avidement. Son application ou ses retombées sont exploitées dans notre société actuelle.
Elle nous pousse sans cesse à devoir nous extasier devant les autres. De nos jours, il ne fait plus bon dire qu’on aime moyennement, ou ne serait-ce que simplement, une chose, il faut l’adorer. La demi-mesure n’a plus lieu d’être dans la société du bonheur marketé.
“C’est “juste” énorme” peut-on entendre autour de soi dans les discussions dignes de salons de coiffure captées autour de la machine à café par exemple.
Me concernant, j’ai souvent considéré que le bonheur et sa projection dans la vie quotidienne, le bien être, était une notion personnelle non mesurable, comme la joie par exemple. On peut être empli de joie sans pour autant le montrer et gambader partout. A l’inverse, on peut tout à fait être très mal et afficher une figure joviale et enjouée.
Pour le bonheur, c’est à peu près la même chose sauf qu’il est de plus en plus souvent soumis à un jugement social.
N’avez-vous pas remarqué que les gens ne disent plus “bonjour” mais “bonjour, ça va ?” et même des fois simplement “ça va ?” Que répondre alors à ce qui semble devenir une norme sociale et une mise devant une obligation de répondre ce qu’attend la personne ?
J’ai déjà tenté l’expérience en répondant “non, ça ne va pas” ou “bof…”, ce qui dans ces rares cas était vrai, mais que la pression sociale nous pousse souvent à ne pas dévoiler.
Là quelle ne fut pas ma surprise de me rendre compte, d’une part que la personne me demandant comme j’en allais s’en contre fichait mais d’autre part qu’elle me jugeait et n’en croyait pas un mot m’expliquant que forcément ça allait, comme pour mieux se rassurer elle-même et ne pas se sentir mal à l’aise.
Ne pas être au top en société n’est plus possible aujourd’hui.
Ainsi, à force d’entendre les autres me demander si cela allait, n’allant pas dire non car, non je ne me considère pas comme malheureux, même lors de possibles coups de moins bien, ni comme spécialement heureux, même si j’ai une existence en général dénuée de soucis matériels, je me suis demandé si le “bonheur” ou alors sa définition sociale n’était pas en réalité quantifiable sur une échelle à trois états plutôt que deux comme la société nous porte à le croire.
Aller bien ou ne pas aller bien devrait plutôt être, selon moi, aller bien, aller (sans plus, ni moins), ne pas aller bien.
L’état positif, l’état 1, le “aller bien” : Tout va bien, je suis en bonne santé, sur le plan matériel je ne manque de rien, sur le plan social, j’aime et je suis aimé.
L’état neutre, l’état 0, le “aller” : Tout va bien, je suis en bonne santé et ne manque de rien (par exemple) mais bon, sans plus. La normalité d’une vie sans accroc mais sans fun praticulier également.
L’état négatif, l’état -1, le “ne pas aller bien” : ça ne va pas très bien, je ne suis pas au top et éventuellement autre chose. (Oui car, à la réflexion, autant le bonheur me semble assez fini et éphémère, autant son opposé me paraît presque infini)
Lorsque j’ai réalisé cela, j’ai pris conscience que si chacun utilisait cette échelle à trois niveaux, cela pourrait épargner bien des frustrations ou des non dits souvent si perturbants et créateurs de troubles sociaux quasi-schizophréniques.
Plus besoin de se cacher, de jouer ce grand jeu de la comédie humaine, à devoir être le meilleur, l’infaillible ou le parfait constant que la société nous demande d’être. Chaque personne a ses failles, ses moments de faiblesse ou ses passages à vide et rares sont les personnes à vivre au niveau 1 constamment même si certains l’affirment. Rappelez-vous le proverbe de ceux qui en parlent le plus…
Me concernant, je pense être majoritairement à l’état 0, oscillant parfois au-dessous, parfois au dessus au fil de l’existence et de ses expériences.
Mais, à vrai dire, je pense que le niveau réel importe peu. Le partager honnêtement avec l’autre crée à mes yeux le premier pas dans la quête de l’état 1 car, être vrai et simplement soi-même amène à plus qu’un état, ca qu’est-ce que le bonheur ? Quelle plus vaste question que celle-ci ? On dit souvent que, plus qu’un état, le bonheur est une façon de vivre, un chemin, plus que sa destination…