Retour de la plage
martin | 25 août 2009 | 0:10Ce matin, dans les transports, il y avait comme un air de rentrée, un air de retour de vacances. Les rames étaient remplies tout d’un coup. Alors même que les places assises étaient légion les trois dernières semaines, ce matin, l’espace libre semblait, lui, être résolument reparti pour ses longues vacances.
Comme lors de toute nouvelle situation, les vacances rendant la virginité temporaire à de nombreuses choses de la vie : bouchons dans les transports, promiscuité indisposante dans les rames des transports en commun - j’en passe – le vacancier de retour semble comme puceau de toutes les choses qui, quelques semaines plus tôt lui faisaient courber les lèvres vers le bas.
Ce matin, de nombreuses attitudes avaient la fraîcheur d’une rosée campagnarde alors même que cette scène se déroulait dans la rame d’une Tram de la ligne 3, certes récent et climatisé mais pas encore au point de s’apparenter à un environnement campagnard. A défaut de sentir le purain, on sentait « bon » les effluves déodorantes ou eau-de-toilettantes de différentes marques.
Ce matin, rentra d’abord la midinette parisienne, probablement tout droit revenue d’une destination idyllique. Le bronzage était parfait, la silhouette aussi. Joli corps, probablement sculpté à coups de régimes magazinés, de diktats médiatiques ou de Coca Light coupe-faim et générateur d’insuline (sic).
Les cheveux blonds délicatement ramenés vers l’arrière en queue de cheval. Lunettes de soleil masque à teinte variable, lipstick léger, tête portée bien droite, petit sac à l’épaule sur le gilet blanc semi-transparent et la robe beige laissant apparaître ses longues jambes remontées par de jolis escarpins à talons hauts.
La façon dont cette jeune femme s’inséra dans la foule transportée laissait croire qu’elle était seule. Une persistance rétinienne de la crique isolée de cet été.
Deux stations et elle sortait, n’ayant encore posé les yeux sur quiconque dans le Tram bondé. Un halot s’était comme formé autour d’elle. Les hommes la regardèrent sortir. Elle ne les vit même pas.
Encore sous le soleil, la tête relevée pour parfaire le bronzage, elle en avait probablement oublié qu’elle était revenue sous les nuages parisiens.
C’est alors que rentra le cadre planant. Costume sombre sans réelle forme, chemise claire. La mine reposée mais bizarrement déjà fatiguée, les traits tirés, le teint mat mais pâle. Peut-être un jeune père de famille ayant du veiller pour nourrir son nouveau né. A peine rentré, il s’avachit sur la porte sitôt refermée et sembla repartir vers de magnifiques paysages estivaux. On lisait sur son visage un mélange d’apaisement, de joie confondue à un sentiment de devoir inéluctable. Le retour au boulot, c’était ce matin. Le cartable faisait tâche dans sa main sûrement encore habituée à tenir un sac à dos, un matelas gonflable ou une raquette de plage.
Trois stations et puis s’en va. Reveillé en sursaut par le nom de la station, redescendu de son nuage soporifique et magique, il sortit du Tram et l’habitude robotique du chemin vers le travail reprit tout d’un coup lorsqu’il dut se frayer un chemin au milieu du passage piéton géant au bout duquel son bus bondé l’attendait.
Un peu plus tôt était rentré le beau gosse. Mine bronzée, cheveux gominés en effet décoiffé mais terriblement étudié, chemine blanche de (faux) beau gosse à la Mickael Vendetta, col arrivant aux oreilles, multiples coutures, boutons carrés de couleur vive partout.
Pantalon de costume noir soutenu par une ceinture à gros logo – « les logos, c’est comme beaucoup de chose, plus c’est gros, plus ça envoie, mieux c’est » doit-il se dire…mais en esthétique comme pour bien d’autres choses, le mieux est l’ennemi du bien - chaussures pointues (toute prolongation vestimentaire est toujours bonne à prendre….quand on est un beau gosse) et enfin veste soutenue par-dessus l’épaule par la main droite quand la gauche tenait un Iphone blanc avec son casque…blanc, évidemment. On est beau gosse ou on ne l’est pas.
Après quelques stations à pavaner tel un coq au milieu de la basse cour, le beau gosse sortit et disparut au milieu de la foule des vacanciers de retour.
Ce matin, il ne me restait plus beaucoup de stations à parcourir. Le temps de graver ces personnages parisiens typiques en mémoire et de me dire que ce jour serait celui du retour sur le Blog après de longs jours passés pieds clipsés à mon vélo et mains sur le guidon à pédaler physiquement ou cyclo-journalistiquement.
Et vous vos vacances, elles étaient comment ?
les vacances en général ,ça se passe bien ,surtout quand
Françoise | 26 août 2009 | 19:51les vacances en général ,ça se passe bien ,surtout quand on est accompagnés de personnes que l’on apprécie beaucoup!!!!
rando, baignades vélos et farniente,
Petit bonheur de la VIE