Presse en ligne - Quel modèle économique ?
martin | 26 avril 2009 | 17:19S’il est bien un domaine dans lequel Internet est devenu une référence sans pour autant (à mes yeux) dépasser la version off-line (papier dans ce cas), c’est bien celui de la presse. Les sites des grands journaux français sont clairs et proposent de nombreux articles accessibles gratuitement en plus des habituelles dépêches disponibles partout.
Mais quand il s’agit d’avoir plus que le gratuit, il faut bien souvent passer à la caisse ou bien consulter un improbable e-reader en ligne dans lequel on peut tourner les pages de journal virtuellement. On peut zoomer, lire, passer à un autre article.
L’intention est bonne, la lecture très inconfortable si bien qu’on le fait une fois pour voir mais qu’on ne s’y reprend pas.
J’étais “abonné” gratuitement au lecteur du Figaro depuis un certain temps, n’allais jamais lire les articles. Soit j’achetais la version papier (rare), soit je me contentais des contenus gratuits en ligne.
J’ai reçu il y a quelques jours un mail m’expliquant que l’offre à laquelle j’étais abonné était exceptionnelle et qu’elle allait se terminer dans quelques jours. Il faudrait donc que je paye 1,3€ par jour afin de continuer à en profiter !
Comme le dit la fameuse citation de Beaumarchais en header du journal “Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur”. Je profite donc de ces belles paroles pour dire ce que je pense de cette offre appréciant d’un autre côté ce quotidien.
Alors, certes pour ce prix, qui est d’ailleurs celui du journal papier (et qui n’arrête pas d’augmenter cf : Article précédent ) on a droit également à 30 jours d’archives, à une version pdf du journal et quelques autres contenus multimédia.
Mais une chose me choque. Pourquoi vendre en version électronique un journal au même prix que dans sa version papier ?
Cela me semble être
le même souci que pour les e-books. Cela risque de ne jamais percer. Alors qu’avec un prix limité, le nombre de ventes serait potentiellement plus élevé comme le seraient les revenus.
Je pense que la seule solution pour véritablement lancer le marché de la presse payante en ligne est la généralisation de lecteurs électroniques munis de puces 3g pouvant télécharger pour un prix décent les quotidiens nationaux sur l’appareil quotidiennement.
Le kindle 2 a ouvert la voix aux Etats-Unis et je prédis à la boutique d’ouvrages en ligne un succès comparable à celui de l’app store d’Apple. Orange et SFR avaient présenté des prototypes et parlé de forfaits tout compris autour de 350€ / an pour avoir à la fois l’appareil mis à disposition et les abonnements aux principaux quotidiens nationaux.
Ces projets sont viables et sont de mon point de vue de potentielles vache à lait pour les opérateurs qui deviendraient les canaux de distribution principaux d’ouvrages touchant de confortables marges au passage.
Pris seuls, les lecteurs numériques sont voués à l’échec avec le prix des ouvrages identique à celui du papier. Il en est de même pour les journaux numérisés. En plus d’une question de prix, il leur faudra revoir leur présentation car un pdf de la taille d’une une de journal, c’est très peu lisible sur un écran de PC et encore moins sur un écran E-Ink de format A5 tels que ceux qu’on peut voir sur les lecteurs numériques.
La presse en ligne devrait donc rapidement nouer des partenariats et des accords avec les opérateurs de télécommunication afin de distribuer des points d’entrée ou des propositions d’abonnement aux consommateurs afin que ceux-ci n’aient pas besoin de racheter un équipement pour lire les journaux en ligne.
Pour l’Iphone par exemple, pourquoi ne pas proposer une application payante à 3€ / mois pour avoir accès à tous les contenus en ligne sous format adapté à l’Iphone.
Comme vu ici, le Web mobile ne demande qu’à être défini et à trouver son modèle économique. Attaché à la presse en proposant pour quelques dizaines de centimes d’euros un quotidien, cela me semble être un moyen correct de vendre un journal, plus correct en tous cas que de le facturer en pdf le prix de sa version papier.
Ce n’est pas la seule solution, je pense que beaucoup ont de bonnes idées sur la question. Il y a clairement quelque chose à faire économiquement pour relancer la presse en ligne ! J’en suis persuadé.
[...] les groupes de presse se posent la question de
Un monde de procrastination » Orange, SFR et Bouygues vont-ils encore laisser passer la poule aux œufs d’or avec le livre électronique ? | 19 novembre 2009 | 0:50[...] les groupes de presse se posent la question de leur survie et du modèle économique à appliquer, on l’avait déjà abordé ici même, ce type de lecteur pourrait être une aubaine pour ce secteur en [...]