LeWeb 08, mes impressions…
martin | 19 décembre 2008 | 18:46J’ai eu la chance de pouvoir assister à la matinée du mercredi 10 décembre au Web 08.
Arrivé à 8h50 environ, le cent quatre est un bien joli endroit. Ma première impression est de voir à quel point le service de sécurité est impressionnant. Chaque vigil, je pense en avoir vu environ 5 à l’entrée, 3 ou 4 de chaque côté de la salle de conférence, 1 dans chaque salle, 2 ou 3 se déplaçant, jette un regard discret sur l’accréditation que chacun porte autour du coup.
L’accueil est sympathique. De charmantes hôtesses donnent le programme officiel des conférences. En contrebas et sur une estrade se trouvent des tables avec petit déjeuner à volonté : mini-viennoiseries, café et jus de fruits.
Il n’y a pas grand monde encore mais déjà on sent que ça réseaute à tout va.
Après un tour rapide des lieux, je m’assois et attends le début de la conférence. Là je me dis que j’ai oublié mon macbook et mon Iphone ou mon netbook. Tout autour de moi, 1 personne sur 3 environ possède un Mac portable, c’est très impressionnant.
9h10 après 2 ou 3 coups de cloche, signal de rassemblement, Loïc Le Meur monte sur scène et salue l’auditoire. Il demande si tout le monde est en forme après la soirée MySpace de la veille…
09h00 – 09h20
Eric Besson
France State Secretary for Prospectives and Evaluation of Public Policies and Internet
Introduction par Loïc Le Meur (ensuite nommé LLM) de la journée.
Eric Besson est interviewé par LLM en anglais et comme il répond en français, problème légal apparemment (cela fait bien rire tout le monde), un gars traduit en anglais, traduction approximative, ce qui fait qu’à chaque fois que Eric Besson vanne LLM, le traducteur traduit sans les jokes.
Eric Besson est là pour parler du plan France numérique 2012. Il en parle, explique que le bouclier fiscal permet aux entreprises de plus investir. Encore une joke sur le fait que LLM ait monté Seesmic à San Fransisco.
Le plan annoncé va lever 26 milliards d’euros pour les startups.
A la suite de 2 questions, Eric Besson a précisé qu’il souhaitait limiter les taxes pour les entreprises et agir pour que la barrière de la langue ne soit plus problématique pour les entrepreneurs en prenant comme exemple Erasmus. Pour lui, la barrière de la langue est un problème au développement international des entreprises.
Pour expliquer l’action du gouvernement en ce moment, avec l’insertion de fonds au plus fort de la crise, le ministre a pris l’exemple d’une course de F1 avec voiture de sécurité. Chaque pilote rentre pour changer ses pneus, mettre de l’essence. Là, c’est la crise, la voiture de sécurité est en piste, on en profite pour renforcer les entreprises et faire en sorte de ressortir de la crise plus forts qu’avant.
Enfin, en conclusion, le ministre a précisé qu’il souhaitait que le Web 3.0 (réflexion perso : peut-on déjà imaginer un Web 3.0 ? Qu’est-ce que le Web 3.0 ? J’aimerais bien connaître la définition que le ministre fait de ce terme car c’est un peu un fourre-tout actuellement…) ait ses racines en union européenne.
Clairement, on sent là l’effet de la gouvernance française de l’Union européenne. Le ministre a ensuite du partir, il était attendu au conseil des ministres et son intervention
Quelques infos supplémentaires sur le plan numérique France 2012 : http://francenumerique2012.fr/html/france_2012.html
09h20 – 10h00
Platform Love: Getting Along - Panel
Panelists:
David Glazer - Director of Engineering, Google
Jeff Hansen - General Manager, Services Strategy/Live Mesh, Microsoft Corporation
Dave Morin -Senior Platform Manager, Facebook
David Recordon - Open Platforms Tech Lead , SixApart
Max Engel, Head of Data Availability Initiative, MySpace
Moderator: Marc Canter - CEO, Broadband Mechanics
Le modérateur était impressionnant. Costaud, chemise bleu électrique satinée, jeu de scène à l’américaine. Ça faisait bien show américain comme on peut voir sur youtube pour les présentations MS par exemple.
Discussion et débat autour de la notion de “Open stack”, interopérabilité des outils “opensocial” et “openid” pour une identification unifiée sur tous les sites communautaires.
Pour l’utilisateur, ce serait extra. Pouvoir s’identifier une seule fois avec son profil commun Google, Facebook, Myspace ou autre et ensuite pouvoir laisser des commentaires partout avec ses informations de profil apparaissant. En préambule, un rappel a été fait sur la différence existant entre openid et opensocial.
Openid est plutôt centré identification, connexion uniquement alors que opensocial est un canal pour les API qui autorise les sites à utiliser les applis et utiliser l’interopérabilité.
Facebook (le Senior Platform Manager, j’ai cru qu’ils s’étaient trompés, le gars doit avoir 25 ans…on dirait un adolescent…) précise qu’ils vont s’ouvrir le plus possible et que toutes les actions d’ouverture et de partage tournent autour du news feed. A terme, le but serait de pouvoir placer son news feed où on veut.
Microsoft précise qu’ils veulent que openstack marche. Le MS de demain n’est pas le MS de notre grand père dit en rigolant le modérateur, faisant remarquer que MS soutient dans cette démarche les formats open. Une question est posée à Google concernant la l’opacité de ses services réputés ouverts et notamment Gmail. Impossible en effet de partager un mail.
La personne de Google précise qu’ils y réfléchissent, que techniquement, chaque mail a une URL et que c’est donc possible mais que ce n’est pas à l’ordre du jour.
Facebook parle de facebook connecte, moyen d’identification permettant d’utiliser son identité issue de Facebook pour déposer des messages ou s’identifier sur d’autres sites. Le but étant de conserver ses « privacy settings » depuis n’importe quel site tout en permettant à ses amis de Facebook d’avoir accès à certains types d’informations selon la configuration choisie de ces settings. Le but étant là encore d’avoir au final un seul système d’identification pour tous les sites avec son ID, sa photo, son pass etc.
Tous semblent d’accord pour dire que Facebook connect est peut-être la solution, Facebook voulant s’ouvrir de plus en plus et permettre à chacun de développer ses applis.
MySpace réplique en présentant son système d’identification partagée fonctionnant avec un système de token. L’identité est visible de tous les sites mais ces derniers ne voient pas le user id ni le pass. On peut juste voir la partie visible. Tout passe par MySpace pour fonctionner.
(Je ne sais pas ce que ça peut donner en terme de latence de connexion si on doit passer par les serveurs de MySpace via une API pour se connecter…)
Le temps arrive aux questions sur cette impression partagée par tous que Facebook semble être le porteur avec Facebook Connect de LA solution d’identification partagée pour tout le Web. Open, facile à implémenter etc.
Mais bon, étant utilisateur, je ne trouve pas que facebook soit aussi open que cela. Je pense que Facebook Connect est avant tout un moyen pour Facebook de se rendre encore plus indispensable, de rediriger du trafic vers son site et de faire des autres sites des sortes d’extensions de lui-même.
Michael Arrington, bloggeur sur Techcrunch intervient et commence de manière assez amusante mais très sérieuse « It’s bullshit ! ». Sur le fond il a entièrement raison. Facebook a créé un système, c’est le leader sur web social et communautaire donc il veut que tout le monde se cristallise autour de lui. Ce n’est pas du tout Open, au contraire.
Les questions/réponses ne durent pas, les intervenants ne répondent pas vraiment (comme si ils savaient que Arrington avait raison…), Arrington reprend « it’s bullshit », on le voit sur l’écran géant, il baisse la tête, replit son Macbook pro, se lève et quitte la salle l’air détaché.
La conférence se termine là-dessus, le modérateur remerciant tout le monde et LLM arrivant tout sourire sur scène.
Quelques infos supplémentaires sur :
Facebook Connect :
http://www.readwriteweb.com/archives/facebook_connect_readies.php
Opensocial :
http://docs.google.com/Present?docid=dgj67kk4_20gpt6qpcj&skipauth=true
10h00 – 10h20
Love of Education: A shifting paradigm
Robin Good
New Media Innovator, Explorer, Independent Publisher,Master New Media
Je n’ai pas assisté longtemps à cette conférence. C’était un thème assez vaste : l’éducation et qui ne me tentait pas plus que ça. Tout le fond était qu’on n’apprend finalement pas grand-chose à l’école. Comme le disaient mes profs à l’école, on apprend à apprendre.
J’en ai profité pour aller faire un tour au sous-sol pour les présentations des entreprises, le petit déjà. Quand je suis revenu, il était à la bourre et finissait sa présentation avec LLM lui mettant la pression.
Je suis également passé dans l’autre salle de conférence. C’était malheureusement hyper chargé et impossible de rentrer. Cela était très tentant, le web social sur mobile et la monétisation. J’ai du rester 2 minutes dans l’encadrement de la porte et suis reparti. Pas le top pour écouter une conférence.
10h20 – 10h40
Chris Anderson - Curator, TED
Ce monsieur est impressionnant. Son intervention était un stand-up de 20 minutes.
Pour présenter ses idées, il descend dans la salle, parle. Il est « l’inventeur » du terme long tail : http://fr.wikipedia.org/wiki/Chris_Anderson_(auteur)
Sa présentation est intitulée « Global IQ », cela parle de l’intelligence globale formée par Internet.
Sa présentation évoque le changement des comportements. Il parle tout d’abord de la dépendance qui s’est créée avec Internet au niveau des médias en ligne. On est tous abonnés à des dizaines de flux rss, d’actualité alors qu’avant on avait un journal, de temps en temps 2 et la radio ou la télé comme seules sources d’informations.
Il prend comme exemple de l’évolution des comportements que dans la salle, la majorité des gens font pleins de choses en même temps, twitter, facebook, prendre des notes, écouter et faire ses mails.
Il enchaine sur le fait que trop de fonctionnalités ne sont pas forcément mieux. Le maitre mot est la simplicité.
Il présente sa notion de la connaissance et présente l’évolution des bibliothèques en prenant comme référence la bibliothèque d’Alexandrie. Petit à petit, il présente l’évolution des bibliothèques mondiales et il arrive à internet avec un chiffre astronomique d’ouvrages, 1018 fois la bibliothèque d’Alexandrie pour maintenant avec le net !
Pour la définition de la connaissance, il présente une équation qui est assez parlante :
(Nombre de documents accessibles x nombre de personnes y ayant accès) / (temps nécessaire à l’accès)
On se rend compte donc du gain apporté par Internet et la technologie en général. Mais il précise également en reprenant une citation de Anatole France
“It’s not about the knowledge, it’s about the acts”
Il termine sur la conclusion que le maitre mot est apprendre et utiliser le potentiel humain.
11h20 – 11h40
Love Entrepreneurship Your Own Way
John Buckman - Founder & CEO, Magnatune.com
Cette conférence a été très sympa car le ton était volontairement décalé et provocateur mais pas si décalé de la réalité qu’on aurait pu le croire au premier abord.
Le gros point positif est que ce monsieur propose d’entrée ses slides sur slideshare en licence creative commons et son mail sur sa présentation. Première de la matinée pour des gens qui se disent tous pour le open etc.
http://www.slideshare.net/johnbuckman/employees-suck-presentation/
En gros, sa présentation explique comment créer et faire marcher une startup. Elle est parsemée de phrases choc comme « Managing is not fun, fun is coordinating talented and motivated people »
La présentation est vraiment très intéressante car elle pointe les nombreuses erreurs à ne pas faire quand on veut sortir un produit ou une idée :
- Ne pas s’enflammer
- La laisser mariner 3 mois et voir si c’est toujours d’actualité
- Préparer un argumentaire
- Chercher des noms frappants
etc.
Et au niveau de la promotion, il explique, et je partage son avis qu’une bonne promo est avant tout une promo auto générée par quelques early adopters. Si le produit est bon, la blogosphère en parlera et le buzz se fera sans aucun besoin de communication.
La conférence se termine, il est bientôt 12h, ils ont déjà énormément de retard. Je n’aurai pas vu ni écouté Marissa Mayer…Tant pis, ce sera peut-être pour l’année prochaine
Bilan :
Je ne suis au final pas resté très longtemps mais c’était déjà très riche. Les personnes présentes étaient très puissantes et de réelles références du métier, références méritées.
J’ai vu beaucoup de bloggeurs connus et de startups intéressantes. Les conférences étaient passionnantes. Ce fut une très bonne expérience que j’ai énormément appréciée.
J’espère vraiment le refaire l’année prochaine !