Un monde de procrastination

Annoncée à grands coups de teasers marketing parfaitement orchestrés par son producteur et maître du genre, J. J. Abrams, cette série m’avait vraiment attiré lors de la diffusion de son pilote de 1h30 il y a quelques mois.

Son côté SF-paranormal mêlé au côté enquête policière est un genre pourtant très exploré et même presque épuisé depuis les très grandes séries de Chris Carter que furent « X-Files » et « Millenium ». Pourtant malgré les références indétrônables, on (je) en redemande. La pente est donc raide et glissante pour qui se risque dessus à la légère. Ce n’est heureusement pas ce que Abrams et son équipe ont fait.

L’ambiance est très prenante, sombre, on sent le génie scénaristique de Abrams derrière la trame narrative. Les personnages sont bien définis et on apprécie que chacun ait un rôle propre dans l’intrigue, un caractère bien défini et utile à l’histoire.
De plus, comme dans les séries précédentes de Abrams (Alias et Lost) on est attiré par l’intrigue « fil rouge » se déroulant en tâche de fond des épisodes. Il y a une histoire au dessus de l’histoire, “The Pattern” pour reprendre le terme utilisé dans la série. A chaque épisode, on en apprend un peu plus et on meurt d’envie d’en savoir plus.

Le pilote avait ouvert les portes à des possibilités gigantesques en posant les bases d’une histoire à fortes implications. On devine que tous les personnages sont liés que toutes les intrigues le sont également mais on ne sait pas encore comment ni pourquoi et quelles en seront les conséquences.
Tout est abordé dans cette série : la cybernétique, la génétique, la médecine et toutes les sciences un peu à la frontière de l’éthique.

Côté casting, on retrouve un acteur de Lost, dans un rôle tout aussi opaque et ténébreux que dans la série précédente.
On retrouve également Kirk Acevedo aperçu dans Dirt.
Enfin, dans l’un des rôles phares de la série, on trouve John Noble, connu du grand public pour son rôle d’intendant du Gondor dans le Retour du Roi.

Les histoires sont cohérentes même si elles se basent sur un postulat d’avancée technologique incroyable et un peu osé mais pertinent face à notre « monde réel » si on accepte certaines idées. Passée cette condition, on est impressionné par la justesse scénaristique et la rigueur scientifique.

Le montage est particulièrement bien fait. On retrouve encore une fois le génie de Abrams. Les indications de lieux sont insérées en 3D dans l’image. C’est très bien fait et original. On avait découvert cela avec Heroes en 2D où les titres des épisodes étaient visibles dans un élément du décor différent à chaque épisode. Là, tout est inséré en 3D plutôt simpliste d’ailleurs mais cela colle bien à l’ambiance néo-rétro qui se dégage de la série.

Une série à regarder, apprécier et approfondir !

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