Points de vue
martin | 15 juillet 2008 | 23:37Tout peut parfois changer quand on change de point de vue…
De là, tout paraît calme, propre. On se croirait presque dans un parc d’attraction.
Le chauffeur est seul dans sa cabine. Il appuie sur des boutons et tire une manette, une sorte de Joystick. Ce qu’il fait semble presque amusant. Une sorte de jeu vidéo grandeur nature. Devant lui la voie toute ouverte, le noir embellit les tunnels, les quais blancs et gris semblent tout neufs.
Sur son tableau de bord, une barre de céréales. A ses côtés, des écrans de contrôle en station. Des lumières s’allument et s’éteignent sur le pupitre de commande.
D’ici, tout paraît sale et vieux, triste et affreux.
Le voyageur n’est pas seul dans la voiture. Il cohabite le temps d’un déplacement avec d’autres naufragés du transport comme lui. Chaleur, puanteur, surpopulation. Ici, la serviette éponge serait bien utile pour s’essuyer le front. Les barres ne sont plus de céréale mais de métal, chaudes et grasses. Pas question de manger quoi que ce soit ici sous peine d’attraper on ne sait quelle maladie. Des publicités pour des lingettes anti-germes le rappellent sur les murs défraichis des rames.
De derrière la vitre sans teint du métro, la vision diffère. Question de point de vue. Question d’orientation.
Comme une diffraction de lumière dans un prisme, le passage au travers de la vitre sans teint de la cabine transforme littéralement l’image du Métro.