Métaphore amicale
martin | 14 décembre 2007 | 22:41La métaphore est un peu au langage parlé ce que sont les fautes au football ou la mauvaise foi à la politique, c’est à dire un élément fort utilisé et même parfois à tort. De temps en temps, une métaphore peut se révéler très poétique. Je vais vous livrer ma vision métaphorique d’une relation toute simple et pourtant fort complexe à expliquer, l’amitié.
Alors, je pourrais ici débattre de ce qu’est l’amitié. C’est-à-dire, est-ce le copinage simple que chacun peut expérimenter avec n’importe qui ou est-ce la relation longue à établir, durable faite de complicité et même parfois d’amour ? Je pencherais personnellement plus pour le deuxième choix. Même si de nos jours l’utilisation du mot aimer est souvent mal comprise. En effet, on aime tout comme on adore tout d’ailleurs. Toujours est-il qu’aimer quelqu’un peut se faire à des degrés différents. Nous reviendrons peut-être un jour sur ce thème, il y a du potentiel sémantique avec des mots comme amour ou ami.
Revenons à la métaphore exposée ici et sujet de ce billet. Intrinsèquement, on voit généralement l’amitié comme un lien entre des personnes, une attache, des amarres. Une relation forte, solide qui résiste aux tempêtes de la vie. A travers ces quelques mots, je viens discrètement d’amener la métaphore qui m’est venue à l’esprit : celle d’un navire au milieu d’une étendue d’eau dans la nuit.
L’étendue d’eau dans la nuit représentant l’être humain, la personne et l’environnement de sa vie potentiellement hostile ainsi que ses innombrables dangers étant, eux, représentés par l’eau et la nuit.
Ce navire n’a pas beaucoup d’autres moyens pour se repérer que ses instruments de mesure mais qui sont un peu inutiles lorsque les conditions deviennent vraiment difficiles.
Par bonheur, ce navire aperçoit au loin les phares qui lui permettent de se repérer et de ne pas se sentir trop seul. Quand il est vraiment trop retiré du rivage, il les imagine brillant au loin. La simple lumière de ces balises, flashs intermittents, lampes puissantes ou simples points moins sombres que l’horizon est une bénédiction. Un étalon, un repère dans le noir.
J’assimile l’être à ce navire et ses amis à ces phares.
Ainsi, tel que je perçois l’existence, je pense que nous sommes tous plus ou moins des navires, allant de port en port comme de but en but ou de bout de vie en bout de vie. Nous interagissons avec d’autres navires, nous en croisons certains. Nous faisons des arrêts dans des ports avec d’autres navires pendant des périodes plus ou moins longues. Toute notre vie, nous voguons. Toujours au milieu de ce grand néant d’eau paisible ou agitée qu’est la vie, toujours nous percevons les lumières réconfortantes des phares et des balises, soutiens amicaux.
Certains passages à proximité nous permettent de partager de bons moments sous un de ces faisceaux de lumière protectrice. Puis, souvent, c’est la navigation, de nouveau, pour un temps pas vraiment déterminé. On ne voit alors plus trop les lumières avec les distances ou les tumultes de l’océan plein de vie. Mais, même si au loin on ne les voit plus, on les sent toujours présentes pour nous guider. Ces lumières brillent toujours et dès que le moment arrive, on peut de nouveau les apercevoir.
La vie est ainsi faite qu’avec les amis, même loins de nous, même rares, on se sent toujours guidé et protégé par leurs pensées, conseillé par leur expérience, dans ce grand océan qu’est la vie.
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