Chronique du retour au commerce raisonné
martin | 6 novembre 2007 | 1:51« Notre monde occidental est un monde de consommation ».
C’est ce qu’on leur avait toujours dit. Je pense qu’on pouvait même étendre cette dénomination à l’ensemble de la planète. Tous les pays, même ceux en voie de développement ou en développement étaient en train de suivre ce schéma de consommation immodérée.
Par chez nous, on trouvait donc de moins en moins de petits commerces de proximité. Tout se trouvait désormais autour de grands hubs de transports. On en dénombrait plusieurs par région. C’était vraiment très pratique il paraît. En effet, on trouvait tout dans un rayon d’un kilomètre, de l’habillement grand public, au sport en passant par l’alimentaire, les fournitures de bureau, les matériaux de construction ou de bricolage.
Je me demande bien qui avait pu avoir cette idée merveilleuse que de concentrer à l’extrème les magasins tous au même endroit.
Au départ, c’est vrai que tout le monde trouvait cela vraiment très pratique. Faire 20 kilomètres le samedi en famille, être dans les bouchons à 3 kilomètres de la zone commerciale et se retrouver avec tout le monde faisant ses courses comme nous au même moment. Tous identiques. Le modèle typique de la famille. Celle qu’on voit à la télé, le ménage français moyen. La population a vite adhéré à ce système de grande consommation. Faire les courses deux ou trois fois par mois mais les faire complètement, profiter des promotions à fond au point d’acheter les paquets de pâtes par 5, les biscuits apéritif par 3 alors qu’on n’en consomme qu’un par moi au maximum. Ce ne sont que des exemples.
Chacun y trouvait son compte. Ce n’était pas cher. On avait d’ailleurs vu ensuite apparaître les magasins de Discount puis de Hard Discount. Du mois cher que le moins cher qu’on trouvait alors dans les hypermarchés « normaux ». Des produits moins chers, vendus en plus grosse quantité, de moins bonne qualité mais vraiment plus intéressants à l’achat. On pouvait trouver de tout à toute époque. Le rêve de tout consommateur. Qui en effet n’avait jamais rêvé de manger des tomates en hiver ? Qui n’avait jamais rêvé de pouvoir commander toute denrée, quelle qu’elle soit, depuis le supermarché du coin au moment désiré.
Pendant un temps, c’est comme si les consommateurs que nous sommes tous avaient oublié d’où venaient les aliments consommés, oublié que derrière la sauce tomate, il y a les tomates, derrière le saumon fumé, il y a un poisson dont les périodes de reproduction et donc de pêche ne correspondent pas forcément avec les dates de consommation massive des consommateurs.
La consommation était débridée. Complètement et cela ne choquait personne.
Puis il y a eu plusieurs phénomènes. Après l’élection de 2007 en France, les gens ont pris conscience grâce à des visionnaires comme Nicolas Hulot que l’écologie n’était plus qu’une question réservée aux écologistes à quelques dixièmes de pourcents dans chacune des élections françaises mais qu’il était question de la santé de chacun, de la survie des espèces. Ainsi les gens ont compris que le tout à tout moment n’était pas possible, fortement aidés il est vrai par les lois de taxation et notamment par la taxe carbone. En effet, les produits importés hors saison de production devenaient inabordables, le prix du pétrole ayant très fortement augmenté aussi et s’ajoutant de ce fait au prix de vente déjà très élevé des produits sans cet ajout supplémentaire.
Il y a ensuite eu l’interdiction totale de culture des OGM en dehors des laboratoires et l’interdiction formelle de leur utilisation dans la préparation des aliments, le scandale des foies d’oies engraissées au maïs transgénique et ayant provoqué la mort de centaines de personnes lors des fêtes de fin d’année ayant été un véritable électrochoc pour la population.
La consommation s’est raisonnée. Tout le monde a compris que le système allait droit dans le mur et qu’il fallait changer de direction avant le choc. Les hypermarchés ont commencé à faire faillite, bien aidés en cela par les systèmes de courses à domicile et le retour des commerces de proximité et des marchés de place de village soutenus par les nouveaux seniors peu enclin à aller s’engouffrer dans les rayons surchauffés des grandes surfaces pendant leur temps libre et préférant s’adonner aux joies de la cuisine artisanale qu’à celle des plats préparés qu’ils avaient connu pendant leur vie active.
Les consommateurs sont redevenus des amateurs de nourriture et non plus des amateurs de prix, de bonnes affaires et de temps gagné. Le modèle a fait école, les seniors supplantant largement les jeunes dans notre société, ce qui a provoqué la remise en cause des modèles commerciaux établis au cours du XXème siècle.
Depuis, plus aucun problème sanitaire grave n’a été déploré. Les gens redécouvrent les légumes de saison, la destruction de la biosphère a été enrayée et on commence à revoir des poissons sur les étals des poissonniers, profession qui avait presque disparu, les réimplantations d’espèces prospérant grâce au respect des traités de non-pêche imposés pendant plusieurs années.
Dire que tout va bien, mieux maintenant, je ne sais pas si je peux le dire mais au moins on a sauvé ce qu’on a pu comme on a pu. Je laisse cela à votre analyse personnelle.
Extrait du discours de M. Maikovitz, macroéconomiste, 25 Septembre 2075
Et si tout cela devenait vrai ? C’est assez flippant tout de même. Je ne suis membre d’aucune association de défense de la nature, simplement, je me pose beaucoup de questions sur la façon dont le commerce est en train d’asphyxier les ressources. Alors, croyez-vous à tout cela ou est-ce que cela vous semble de la science-fiction ?
Merci à
Jonathan pour la photo.
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Excellent !Je suis d'accord avec toi quand je vois tout
Jonathan | 9 novembre 2007 | 22:23Excellent !
Je suis d’accord avec toi quand je vois tout ce gachis !
Les effets sur l’environnement ne sont pas pris en compte dans le prix des produits, c’est bien dommage !
On dit que le BIO est plus cher: c’est vrai à la caisse mais en faisant le bilan économique global, c’est faux !
Je pense qu’il faut rapidement évoluer vers un commerce équitable, raisonné donc respectueux de l’environnement. La france est bien en retard dans ce domaine(voir ce que font nos voisins helvete)
Les esprits commencent à évoluer j’espère que ca va continuer…
Si tu veux une photo pour illustrer ton article, je te propose celle-ci :
http://pixel.teriamandi.info/p.....owimage=40
à bientot !
J'ai rajouté la photo. Je l'avais déjà vue en effet,
Martin | 9 novembre 2007 | 23:54J’ai rajouté la photo. Je l’avais déjà vue en effet, elle s’accorde particulièrement avec l’article.
Merci bien.