Vivement dimanche prochain
martin | 3 septembre 2007 | 2:44Lors d’une digression télévisuelle, je suis tombé sur l’émission du perpétuel revenant, Michel Drucker. J’ai été profondément marqué par cette expérience courte, car j’ai très vite zappé.
Comment une telle émission est-elle encore possible à la télé de nos jours ?
Cette émission est d’une morosité notoire. Je ne connais pas d’autre émission qui illustre mieux que cela le cafard du dimanche soir. A l’heure où tout citoyen moyen ressent le coup de blues du dimanche soir à l’idée de quitter la torpeur du repos dominical et de reprendre son labeur quotidien, cette émission lente est une véritable torture.
Michel Drucker donne l’impression d’émission en émission de rendre son dernier souffle médiatique. On aurait presque envie que ça arrive pour qu’enfin il soit libre de prendre ce repos télévisuel que sa position de plus en plus avachie semble réclamer. On ne sait dire depuis combien de temps sa complaisance malsaine avec les artistes existe ou depuis quand il a perdu toute objectivité au point de qualifier de magnifique, de superbe tout ce que ses invités font ou ont fait. Il est accompagné dans son quasi-sommeil par sa chienne, totalement endormie elle, simplement pour faire beau et certainement faire encore plus proche du français moyen.
La réalisation de cette émission est tellement léchée qu’on se croirait dans un Soap américain de bas étage. Les plans sont longs, sans vie. On a l’impression que la lumière du plateau joue des tours à notre esprit. Etant dimanche, on s’imagine des fois que la soirée de la veille remonte un peu trop et que nos yeux brouillent notre vision. Je ne vous parle pas du montage et des lumières psychédéliques dignes de la chance aux chansons, lorsqu’un « artiste » vient chanter… pardon bouger les lèvres en direct… pardon différé de trois jours.
Le plateau rajoute à cette impression de suffocation nauséabonde par sa forme. On se croirait dans un sous-marin. Une sorte de couloir de la mort. Une allée surélevée avec une mini salle au bout. Le public absent, inexistant, robotisé encadrant parfaitement cette parfaite mise en scène. Des effets de transparence dans l’allée, les marches. Un écran faussement géant s’ouvrant chichement dans le prolongement de l’allée. La couleur rouge vif des fauteuils et des élements de décor ajoute à toute cette architecture le côté bonbonnière rococo ultime.
Les chroniqueurs. Gros point de cette émission…
Comme l’année dernière, Jean-Pierre Coffe, lui aussi en fin de parcours télévisuel. Il avait pour cette émission revêtu de magnifiques lunettes bleues. Certainement le signe que rien d’autre ne peut plus attirer l’attention sur lui. Sur les plans larges, on ne voyait que cela. Il faut dire que les attributs de Faustine Bollaert faisaient forte concurrence, son bronzage aussi faisait pâlir directement les autres intervenants. Il y a fort à parier de plus que ce bronzage perdurera tout au long de l’année. La magie de la télé ! Jusque là, je n’étais pas surpris il n’y avait rien de neuf, que du vieux, surtout avec Le Drucker et le Coffe. Mais quelle ne fut pas ma surprise en découvrant Claude Sérillon, grand journaliste, ancien présentateur de journal télévisé que je respectais pour son sérieux et ses fou-rire mémorables. Je me souviens de celui du Téléthon. Il repasse régulièrement dans les bétisiers ou les meilleurs moments des chaînes. Ce grand monsieur de la télé chez Drucker. J’étais surpris et mes pensées n’ont fait qu’un tour. C’est forcément une punition, une voie de garage. Forcément, ce monsieur a du se fâcher avec Arlette chabot et être remercié de l’information. Je ne vois pas d’autre explication. Enfin, le réalisateur passe sur Anne-Gaelle Riccio. Là aussi, autre grosse surprise. Après avoir présenté Fort-Boyard, la voilà qui continue de descendre la pente de l’intérêt télévisuel. Autant pour Sérillon, je crois volontiers à une punition, autant pour elle, je penche plus pour un choix personnel. Mais alors, quelle idée saugrenue ! L’argent ? Rien d’autre pour le moment ? Quel motif peut motiver un tel choix ?
Ce n’est pas ça, cette demoiselle m’amène à la meilleure partie de ces quelques dizaines de secondes sur cette chaîne publique. Un moment Nutella comme on ne les oublie pas. Une sorte de blind test. Loin de l’ambiance de ceux de Ardisson néanmoins. Donc, voilà que défilent enchainés tous les tubes de cet été, Mika, Christophe Willem entre autres. Et là, les intervenants restent tous muets. A part deux ou trois réponses données laborieusement, aucune de ces personnes n’a prononcé mot. Drucker s’est laissé à aller à un commentaire prétextant que si André Rieu ou Yvette Horner avaient faire partie du test, il aurait eu plus de chance. Comme pour le public ?? En tous cas, quel décalage avec l’enthousiasme de Anne-Gaelle Riccio qui s’est elle-même étonné que ces titres étaient archi connus (de quiconque n’aurait pas vécu dans un bidon de formol ces trois derniers mois). La pauvre ! On lisait dans son regard du désespoir. De se dire qu’elle allait devoir tirer vers la jeunesse tous ces incultes de la nouveauté pendant toute une saison. Mademoiselle, je vous plains. Quelle rude tache que la vôtre !
Là c’est le moment où j’ai changé de chaine en me posant la question d’introduction de ce billet. Mais comment cela est-il encore possible ?
A vrai dire, je suppose qu’il doit exister un public pour ce genre d’émissions. Dieu merci je n’en fais pas partie et j’espère que jamais – oh non jamais !- je n’en ferai partie.
Mais avec ce zapping sauvage, j’en ai raté le meilleur. Le générique de fin. Celui où tous les chroniqueurs font mine de se lâcher et où le superbe générique, s’il n’a pas changé, donne un semblant de faux rythme pseudo-moderne mélancolique à base de voix psalmodiant des paroles incompréhensibles (Bom, Tchik i Bom, Bom…), comme pour dire : Demain charbon, ce soir déprime !
Bah, pas grave, ça repasse tous les dimanches. Ahhhh ! Vivement dimanche prochain !
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Personnellement, je n'ai pas ta plume, Martin pour érire un
Joël Billaut | 3 septembre 2007 | 14:36Personnellement, je n’ai pas ta plume, Martin pour érire un commentaire à la hauteur de ton article, mais je me dois de réagir car je fais parti des pauvres cons qui aiment cette émission.
Je trouve qu’elle permet de passer un bon moment de télévision. C’est sur qu’il s’agit ici d’une emission de variété et pas une emission de réflexion, ou d’information, mais à partir du moment où on la regarde dans cet esprit là, tout se passe bien.
J’adore Jean-Pierre Coffe qui, malgré sa grave maladie, vient chaque dimanche présenter ses plats qu’il a préparé avec une grand attention, les chroniqueurs ne sont pas pour moi de gros débiles en fin de vie sur “une voie de garage”.
Désolé mais sur le coup, je ne suis pas du tout d’accord avec ton article.
Mettre des emissions d’information partout, même le dimanche après midi et le dimanche soir, je suis contre, car franchement, quand je me fous devant la télé le dimanche soir (ce qui est très rare), c’est vraiment pour me reposer et voir autre chose. Et l’emission de Druker répond parfaitement à mes attentes.
Bien à toi.
Joël
Merci pour ton commentaire Jojo.J'aimerais préciser que je ne trouve
Martin | 3 septembre 2007 | 14:46Merci pour ton commentaire Jojo.
J’aimerais préciser que je ne trouve pas que les chroniqueurs soient débiles, simplement, je suis surpris que Sérillon par exemple fasse ce genre d’émissions. Ne considérant pas cette émission, je trouve qu’il vaut mieux que cela. Concernant les autres, je n’ai pas d’opinion particulière, si ce n’est pour Anne-Gaelle Riccio où là aussi, je suis assez surpris qu’elle fasse cette émission après avoir fait Fort-Boyard et des émission sbien plus dynamiques à mon sens. Surement est-ce une volonté de la chaine de dynamiser l’émission et l’audience mais je pense que pour ce faire, il faudrait commencer par revoir la ligne directrice du show et probablement à mes yeux remplacer Drucker par quelqu’un de plus jeune et de plus péchu.
Un billet d'humeur fort intéressant et qui traduit relativement bien
Julien | 4 septembre 2007 | 9:06Un billet d’humeur fort intéressant et qui traduit relativement bien la vision que j’ai de cette émission dominicale.
Même si moi aussi, j’ai un peu de mal à concevoir comment on peut apprécier ce genre d’émissions (je n’en pense pas moins de Secret Story et autres niaiseries télévisuelles), je pense qu’il faut malgré tout respecter le public français, qui, de par l’audimat que réalise cette émission, semble manifester son affection à Drucker & co.
Comme on dit Outre-Manche, so be it.
Comme tu le dis Julien "semble manifester son affection" car
Martin | 4 septembre 2007 | 10:53Comme tu le dis Julien “semble manifester son affection” car la télévision et à plus forte raison le dimanche après-midi est bien pauvre en programmes et reste malgré tout le refuge de certaines personnes, je pense notamment aux personnes âgées ou seules, à la solitude. Donc n’est-ce pas plutôt une adhésion par défaut d’autre chose même si M. Drucker reste très apprécié des téléspectateurs français ? Je reste convaincu qu’avec de bons programmes en face, cette émission ne ferait aps les scores d’audience qu’elle fait.
Je te trouve sévère avec l'émission, même si je ne
Nico RMC | 7 septembre 2007 | 15:33Je te trouve sévère avec l’émission, même si je ne la regarde plus… Je regardais un peu il y a quelques années au collège, lycée, quand je faisais le compte à rebours du “dimanche à la con” avant de retourner à l’école le lendemain avec un contrôle que j’avais pas révisé qui m’attendait… Faute de m’emballer, ça me faisait alors penser à autre chose qu’à l’angoisse de la feuille blanche…
Bref, sinon, Drucker, je suis pas inconditionnel, loin s’en faut, mais j’apprécie, il dégage de la sympathie, là ou d’autre sont arrogants et réducteurs.
Sérillon, ce c*****d, je ne l’ai jamais vu la bas, mais c’est dommage car je ne le supporte pas ; il ferait mieux de retourner présenter son journal de façon tout à fait partiale.