Are you happenostalgic ?
martin | 2 octobre 2006 | 22:02Voici venu le temps….de vous éclairer sur un concept doté d’un nom novateur mais qui, je pense, doit être connu de tous même si chacun ne pense pas toujours pouvoir identifier cette sensation.
Je parle de la « happenostalgy » ou nostalgie du futur. Le terme est un mot hybride et vient de la concaténation de to happen et de nostalgy. Il signifie donc littéralement : La nostalgie de ce qui arrive. De ce qui aurait pu arriver dans notre cas, nous le verrons plus loin.
J’ai pris conscience de ce concept à l’écoute d’une chanson de M appelée « Nostalgie du futur ». Je ne suis donc pas le père du concept. Je ne ferai ici que relater quelques constatations à propos de cette drôle de sensation car je dois avouer que j’ai déjà ressenti cette drôle de sensation…
Tout d’abord, force est de reconnaître la puissance de ce concept. La nostalgie de futur. Cela sous entend qu’on ait déjà pu vivre le futur d’une façon ou d’une autre pour pouvoir prétendre en avoir une certaine nostalgie.
Et c’est là que tout commence. En effet, dans notre société de consommation, on nous apprend très tôt à désirer. Etant enfant déjà. Désirer le plus beau jouet. Désirer d’être le meilleur à l’école. Désirer l’amour de l’autre. Désirer la meilleure place dans l’entreprise. Même inconsciemment, toute notre vie se construit autour de rêves de réussite, d’idéaux sociaux. L’esprit de l’enfant en chacun de nous se construit alors toute une série de vies hypothétiques. « Plus tard, je serai pilote ». « Moi, je serai docteur pour soigner les gens », « Moi, je serai maîtresse ». On se souvient tous de ces moments passés dans la cours de récréation à refaire plusieurs fois par semaine le cours de notre vie future.
Mais la personne happenostalgique est une personne qui, est surement trop restée dans cet état de l’enfance et qui, à force de vivre dans ses futurs hypothétiques développe une nostalgie de ses « rêves » de futurs dans le présent. Elle devient alors prisonnière de ses futurs alternatifs sans ne plus pouvoir faire grand-chose dans le présent, pétrifiée par les actions imaginées dans les futurs alternatifs.
Que ferions-nous en effet si nous pouvions vivre notre futur ? Referions-nous les mêmes actions ? Changerions-nous quelque chose ? Imaginez les réflexions vers lesquelles cela peut mener…
Cette projection dans le temps peut-être bénéfique et est relativement normale. Qui n’a jamais rêvé de son avenir, même fantasmé son avenir ? Mais là où cela devient très problématique, c’est lorsque la personne oublie de vivre son présent ou en attrape même une certaine peur des actions immédiates.
Il est nécessaire, je pense, pour cette personne de sortir de cet état de bien être du rêve du futur et de revenir à la vie présente certes moins rose et parfaite que toute vie imaginaire, mais réelle celle-là.
Le bonheur présent, quand on arrive à le saisir et à s’en rendre compte, est immensément plus fort que celui artificiellement ressenti dans les rêves, j’en suis persuadé.
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Quand le présent n'offre que dépit et désillusion, on ne
Alvin Poug | 9 octobre 2006 | 18:54Quand le présent n’offre que dépit et désillusion, on ne peut en effet que rêver de ces “futurs alternatifs” (notion si chère à Werber, en témoigne son Arbre des Possibles). On peut alors redouter, comme vous le faîtes remarquer, la matérialisation du fantasme, qui consisterait à sacrifier son quotidien pour pouvoir s’offrir cet avenir (au demeurant inaccessible).
Comme disait Nietzsche, “Le futur appartient à celui qui a la plus longue mémoire”
Je suis d'accord, l'idéal de la société c'est la réussite.
Clarinette | 13 octobre 2006 | 22:55Je suis d’accord, l’idéal de la société c’est la réussite. Mais tu n’es plus un enfant, tu peux choisir de faire de ton idéal le bonheur et tout d’un coup il devient beaucoup plus simple de faire des choix dans le présent non ?
Et le futur dépend du présent alors n’attend pas qu’il arrive